Algérie

Chloroquine : un traitement à risque '



Le recours à la prescription encadrée de la chloroquine est désormais soumis à l'accord dument signé par le souffrant du coronavirus. Datée d'avant-hier samedi, l'instruction a été envoyée aux responsables des EPSP, EPH, EPHS, CHU pour exécution. Elle vient en complément de la dernière note ministérielle du lundi 23 mars pour harmoniser la démarche thérapeutique selon les cas à traiter en les mettant sous le traitement antipaludéen qui a fait ses preuves dans certains pays notamment en Chine.« Je vous demande de mettre les patients sous HydoxyChloroquine suivant le protocole de la note N° 12. Egalement, il y a lieu d'obtenir le consentement écrit du malade sur l'utilisation de ce médicament ainsi qu'une fiche de suivie ci-jointe. Vous trouverez également en 3ème pièce jointe, le protocole de la ventilation mécanique », peut-on lire sur l'instruction adressée aussi aux DSP des wilayas, aux DG de l'INSP et de l'Institut Pasteur d'Algérie.
La note est accompagnée d'un modèle type dénommée « Formulaire de consentement éclaire protocole thérapeutique du Covid-19 » à remettre aux malades désirant être mis sous la Chloroquine. Dans le document en question, il est clairement signifié qu'il s'agit d'un médicament antipaludéen ayant son AMM le 30 janvier 1998, également prescrit en rhumatologie et en dermatologie. Le malade qui bataille contre cette maladie foudroyante devra certifier, en apposant son nom et sa signature, qu'il a été informé « des avantages et des risques éventuels qui sont associés à cette prescription ». A défaut du malade, le document de consentement sera impérativement signé par son représentant légal.
C'est dire que la responsabilité du souffrant est juridiquement et éthiquement engagée dans ce processus d'essai clinique. L'autre pièce jointe à l'instruction est une fiche d'évaluation de la prescription de la Chloroquine. Le médecin traitant devra mentionner dans ce formulaire d'évaluation et de suivi du patient, la date du début et la durée de la thérapie ains que les effets secondaires, tout en relevant l'évolution du traitement. Ce « rappel à l'ordre » thérapeutique intervient pratiquement six jours après le lancement officiel de l'HydoxyChloroquine à travers plusieurs hôpitaux du pays. Outre El Kettar et l'hôpital de Boufarik qui comptent le plus de cas positifs de covid-19, les CHU d'Oran et de Sétif ont déjà mis sous traitement des malades.
D'ailleurs, des infectiologues ont commencé à « vendre sur les plateaux de télé, les bienfaits de cette ancienne molécule antipaludéenne qui a de propriétés antiinflammatoires et antivirales. Le feu vert du ministère de la Santé pour prescrire, sous surveillance médicale, cette classe de médicaments, a été donnée avec l'accord des membres du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie.
Lequel accord a été notifié après avoir rappelé que les comprimés l'HydoxyChloroquine ont des effets secondaires, à l'instar de tous les médicaments utilisés. Le collège des experts du ministère a d'ailleurs interdit de le prodiguer pour les patients souffrant d'insuffisance cardiaque, de tension artérielle ou de pathologies oculaires. Dans le protocole de traitement, les membres du Comité scientifique ont prévu deux alternatives thérapeutiques, en tenant compte de la réaction et du profil épidémiologique et du malade.
Dans le cas où, la première piste ponctuée par la prescription de la chloroquine avec une dose de 500 mg et de l'hydoxychloroquine avec une dose de 200 mg, n'était pas concluante pour le patient après un examen, les experts ont prévu une deuxième solution pour les malades graves exclus de la "chloroquine", utiliser des molécules antivirales destinées aux infections virales connues, tels le sida et l'hépatite. Il importe enfin de s'interroger sur le changement de méthode de prescription de la Chloroquine s'il obéit à des considérations éthiques en raison des éventuels effets secondaires.



Hanafi H.


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