Le Directeur de la chambre de pêche et des produits halieutiques de la wilaya de Chlef, M. El Atef Kaddour, a abordé, dans un entretien qu'il nous a accordé, entre autres l'impact de la pandémie de Covid-19 sur l'activité de la pêche ainsi que le dernier épisode pluvieux (assez long) qu'a connu le pays notamment sur la cote chélifienne (129 kms).Notre interlocuteur dira: « si dans d'autres wilayas côtières du pays, le secteur de la pêche a été fortement impacté par la pandémie marqué par les mesures de confinement qui ont empêché les pêcheurs d'exercer leur activité mais plus encore par une crise de la demande liée à la fermeture des criées, des restaurants , au niveau de notre wilaya, l'activité a été suspendue que pour quelques jours pour reprendre de plus belle. A titre d'exemple les sardiniers du port de pêche de Ténès ont ramené dans leurs filets 1555 tonnes de sardines en aout 2021, 1576 tonnes en septembre et 691 tonnes en octobre soit un total de 3822 tonnes en quatre mois. A noter une prise exceptionnelle qui a été réalisée dans la nuit du 15 aout 2021 ou pas moins de 100 tonnes de sardines ont été pêchées .Ces chiffres illustrent à eux seuls une bonne pêche durant cette année quand on sait qu'au cours de l'année complète de 2020 la production avait atteint seulement 1900 tonnes ». Et d'ajouter que cette production significative s'est répercutée sur le prix du kilo de sardine qui a atteint les 100 dinars de quoi réjouir les ménagères en ces périodes ou le poulet et la viande sont inabordables. Quant au facteur climatique et particulièrement le mauvais temps qui a sévit pendant plusieurs jours, le même responsable indique que « cela n'a ni influé ni perturbé en aucune manière le secteur de la pêche et particulièrement les pêcheurs ».
En ce qui concerne l'aquaculture M.El Attaf dira que la wilaya de Chlef fait office de leader national en matière d'aquaculture marine. « Elle compte six fermes aquacoles sur son littoral. La production prévue pour cette année est de l'ordre de 2200 tonnes essentiellement de la daurade, du loup de mer et des moules. On peut dire que l'aquaculture a tendance à produire plus de poisson que la pêche ordinaire effectuée par les sardiniers. Néanmoins, la filière fait face à plusieurs défis de nature à impacter sa production et son taux d'intégration national, dont notamment l'importation des larves de poisson et de leur aliments, et le financement et aménagement des bases de vie (zones d'activités).
Outre la demande croissante dont elles font l'objet dans le bassin méditerranéen, les larves de poissons ensemencées dans les cages flottantes sont importées en devises, et font monter la facture d'importation. A cela s'ajoute le retard enregistré dans la réception des commandes, constituant un véritable défi pour les promoteurs de fermes piscicoles, qui veulent concrétiser des projets complémentaires à la pisciculture et l'engraissement du poisson. Cependant la réduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 19 à 9 % pour les projets de production halieutiques va ouvrir de nouvelles perspectives pour la filière, au même titre que sur l'augmentation de la production, et la baisse des cours du poisson sur le marché local », explique notre interlocuteur.
Un autre volet lié au secteur de la pêche a été abordé, à savoir celui ayant trait à la situation socioprofessionnelle des pêcheurs. «Comme vous le savez, la wilaya de Chlef dispose de trois ports de pêche (Ténès, la Marsa et Béni Haoua) et d'un abri de pêche à Sidi Abderrahmane, l'effectif est de 721 patrons de pêche, 113 électromécaniciens, 2648 marins pêcheurs, soit un total de 3482 personnes exerçant dans le secteur.
Bien entendu il ne faut oublier les ramendeurs des filets de pêche qui représentent une activité à part. Il est vrai que ce n'est pas toute l'année que les pêcheurs travaillent, il y a le repos biologique du poisson, les conditions météo défavorables à une pêche et enfin des arrêts de travail dus à des maladies, dans ces cas là les pêcheurs ne sortent pas en mer mais le peu de temps ou ces derniers exercent leur activité leur permet de tenir bon pendant la période des vaches maigres mais cela n'empêche pas la création d'une caisse alimentée par les fonds des adhérents et une partie par le pouvoirs publics qui pourrait voler au secours des pêcheurs en cas de disette », conclut le Directeur de la chambre de pêche et des produits halieutiques.
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Posté Le : 28/11/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Bencherki Otsmane
Source : www.lequotidien-oran.com