Chlef - Sousse à vélo

Le maghreb en roue libre Tenue de cycliste, casque et sac à dos, c?est à peine fatigué que Ahmed Ayed arrive à sa énième escale : Alger. A 23 ans, c?est la deuxième fois qu?il entreprend cette aventure, et pour lui, parcourir Chlef-Sousse (Tunisie) n?est pas qu?un exploit sportif ou une façon de célébrer la fête de la jeunesse. Sa vraie motivation, il la puise ailleurs. Touché par le séisme qui a frappé la région de Boumerdès, l?an dernier, ce jeune cycliste dédira sa course aux sinistrés et aux victimes du tremblement de terre. « Je suis de Chlef et je compatit profondément, d?ailleurs ma s?ur a été très touchée par le séisme d?El Asnam. » Cette année, lorsque la question lui est posée il ne répond pas, il se contente de sortir de son portefeuille une photo, celle d?une femme dans les maquis, qui tient une mitrailleuse. « C?est ma tante dit-il. C?était une moudjahida, cette course est pour elle et pour toutes les anciennes moudjahidate. » Son patriotisme, il l?exprime aussi à travers l?immense drapeau qu?il arbore. Accroché sur son sac à dos, l?emblème national lui ouvre des portes : « Les gens sont plus sympas avec moi, ils m?encouragent et m?aident. » Toutefois, cette aide n?est pas suffisante, c?est pourquoi le jeune homme fait appel aux autorités. « Je ne veux pas d?aide financière, je veux simplement qu?on m?accorde des facilités. » En effet, ça ne serait pas du luxe. Combien de fois, le jeune homme a dû rebrousser chemin en pleine nuit et retourner sur ses pas à cause d?une auberge de jeunesse complète. Ce n?est pas l?insécurité qui l?effraie. « Ma vie est entre les mains de Dieu, lance-t-il. Mais dormir assis dans un café, et reprendre la route le lendemain me fatigue et me retarde ! » L?appel est lancé, il lui reste la moitié du chemin à parcourir.