Algérie

Chlef: Les légumineuses, la solution miracle '



La chambre de l'agriculture et de la pêche, en collaboration avec la direction des services agricoles, a organisé en fin de semaine écoulée, une journée d'étude sur les grandes cultures céréalières à l'intention des fellahs, au cours de laquelle des chercheurs et enseignants de l'université de Chlef et des experts d'Alger et de Constantine se sont relayés à la tribune pour démontrer à l'assistance les enjeux et la nécessité d'intensifier les cultures céréalières. Prenant la parole, Mohamed Belaïd Mokhtar, directeur des services agricoles de Chlef, a déclaré que « l'intensification passe par l'irrigation des superficies consacrées aux céréales, la mécanisation, la fertilisation et l'utilisation de variétés de semences adaptées ». Et d'ajouter : « nous sommes condamnés à optimiser les rendements en raison des contraintes spatiales car en augmentant la production nous pouvons assurer l'autosuffisance alimentaire de nos populations et par conséquent on économisera les devises pour l'achat du blé, particulièrement en cette période difficile ». Puis c'était au tour des experts et enseignants à cette rencontre technique, de prendre la parole. Chacun abordant un thème spécifique, les participants à cette rencontre technique ont insisté sur la qualité de la semence, le recours aux analyses des sols pour une fertilisation raisonnée et l'utilisation des techniques innovantes telles que les Systèmes d'information géographique (SIG) pour un meilleur suivi et une meilleure évaluation des produits. Mohamed Beldjaoui enseignant à l'université de Constantine et représentant du groupe Axium, a abordé la question des terres laissées en jachère. Il dira à ce sujet: «conscients que, faute de fumure et de fertilisants, dont les prix sont très souvent hors de portée, les sols ne se régénèrent pas et ne peuvent donc que donner de mauvais rendements, les agriculteurs ont adopté la jachère, c'est-à-dire l'abandon du sol pendant une période plus ou moins longue». Pour y remédier, le conférencier a plaidé pour l'introduction à grande échelle de la culture des légumineuses. «En agriculture et ce depuis des milliers d'années, la principale limite et obsession pour le rendement des cultures est l'azote. Cet élément chimique majoritaire et illimité dans l'atmosphère terrestre (4/5èmes) mais très peu présent dans la terre est une ressource incroyable pour l'agriculture: cet élément est nécessaire pour la fertilité des sols et par conséquence dynamise les rendements des cultures. Sans azote, il n'y a pas de vie. C'est un élément nutritif indispensable au développement des plantes. Une terre gorgée d'azote aura un rendement physique et économique supérieur pour l'agriculteur. Ceci explique pourquoi une des plus principales problématiques en agriculture consiste à assurer le transfert d'azote de l'air dans la terre». Cependant, précise l'orateur, «l'azote peut être produit industriellement par synthèse chimique mais cela pose plusieurs problèmes, mais il existe une deuxième solution pour apporter de l'azote dans la terre. Celle de la culture des légumineuses». L'orateur dira: «La famille des légumineuses a une particularité unique et exceptionnelle. Elle a la capacité de fixer l'azote de l'air dans la terre. C'est la seule qui en est capable! Quand on vient de comprendre les effets dévastateurs pour notre eau et notre santé provenant de l'azote fabriqué par l'homme, on se dit que les légumineuses, c'est presque trop beau pour être vrai. Et pourtant, cette capacité à fixer l'azote de l'air est due à la présence de petites bactéries dans les racines des légumineuses. Cette bactérie fixe l'azote atmosphérique pour l'offrir à la plante, en échange, cette dernière lui fournit du carbone qu'elle a retiré de la photosynthèse». En contrepartie, en intensifiant la culture des légumineuses, «nous pourrons satisfaire la demande locale, du moins dans une grande proportion, a conclu le conférencier». A titre de rappel, l'Algérie a importé en 2016 pour 60 millions de dollars de haricots secs, 94 millions de dollars pour les pois-chiche et enfin 63 millions de dollars pour les lentilles.


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