Chlef : Le droit des femmes, en débat

La fin de la semaine passée, l?association des femmes cadres algériennes pour la revalorisation et l?élargissement de l?encadrement féminin (AFCRE) a organisé, à la salle de conférences de l?hôtel «Ouarsenis», deux journées de formation sur le droit en général et celui des femmes en particulier, à l?intention de pas moins de quarante femmes cadres. Ces deux journées ont été animées par Mmes Smati Belahcène Anissa et Hadjadj Sayah Nawel respectivement avocate agréée à la cour suprême, enseignante à la faculté de droit d?Alger et avocate à Alger, enseignante à la faculté de droit de Chlef. Chacune des deux interventions a été suivie d?un large et fructueux débat où les deux oratrices ont répondu avec clarté et précision et ont prodigué de précieux conseils.

En marge de la première journée, nous avons interrogé Mme Smati sur l?objectif de son intervention, elle nous déclara: «L?objectif de mon intervention est de donner aux femmes cadres des notions du droit positif et de leur expliquer le fonctionnement de l?appareil judiciaire. De plus, les informer sur le droit des femmes dans les différents domaines à l?image du droit de la famille, sur les amendements de 2005 et les propositions qui amélioreraient la condition de la femme algérienne. J?ai abordé également le code de la nationalité qui a été modifié et donné une importance à la femme algérienne citoyenne». Nous avons interrogé, à la fin de la deuxième journée, Melle Kouadri Boudjeltia Aïcha, présidente de l?association pour nous parler de sa structure. Il est à signaler que Melle Kouadri Boudjeltia est titulaire de deux licences: sociologie et sciences économiques. Elle a occupé plusieurs postes de responsabilité dans différents ministères. Le dernier, occupé pendant environ 20 ans est celui de conseillère auprès du ministre des Finances. Actuellement, elle est en retraite. Elle nous déclara: «nous avons créé, en 1998, à Alger, avec un groupe de femmes cadres, notre association à caractère national: AFCARE. Lors de la tenue de la première assemblée générale, j?ai été élue vice-présidente. Depuis 2006, nous avons un site internet: www. afcare. asso.dz.

Les objectifs de notre association sont multiples: oeuvrer à la promotion de la femme dans le milieu professionnel, oeuvrer en faveur de l?accès des femmes à des postes de décision et à toutes les sphères de la vie publique, contribuer à améliorer les conditions de travail et créer un environnement propice en vue de permettre à la femme de concilier la vie professionnelle à la vie familiale, susciter et contribuer à toute étude et recherche sur les femmes dans le monde du travail, impulser et réaliser toute activité à caractère social, économique, culturel, scientifique et technique se rapportant à son objet.

Depuis le début de l?exercice en cours, nous avons créé un centre de rencontres, d?information et de formation pour les femmes cadres. Nos adhérentes sont constituées de cadres venues de différents secteurs: avocates, enseignantes à l?université, cadres des secteurs administratifs et économiques publics et privés, etc. A Chlef, ce centre, en plus des femmes cadres, est également ouvert aux autres femmes pour la formation en informatique, l?apprentissage de la langue française et la rédaction administrative. Il est équipé d?une bibliothèque riche en ouvrages (droit des femmes, culture générale, etc.). Il existe également, à Chlef, un bureau de l?association dont les membres ont été élus. Nous prévoyons la création de centres dans d?autres wilayate et l?élargissement de celui de Chlef à d?autres daïrate. Je signale que lors de l?inauguration du centre de Chlef, nous avons organisé une rencontre qui a regroupé pas moins de 60 femmes dont certaines sont venues d?Alger et au cours de laquelle nous avions examiné la situation des femmes cadres à Chlef.