Chlef Inquiétude des étudiants et des parents

Devant cette situation qui n'a fait que trop durer, nous nous sommes rapprochés de toutes les parties concernées afin d'avoir les éclaircissements nécessaires. Le doyen de la faculté des sciences et sciences de l'ingénieur à laquelle sont rattachés les deux départements nous a déclaré: «Le nombre d'étudiants au département électronique est de 271. Il est de 196 pour le département électrotechnique. Le nombre d'enseignants est respectivement de 15 et 22 (y compris les 2 chefs de département qui sont également des enseignants). Les enseignants ont été informés du déplacement vers le nouveau pôle universitaire de Ouled Farès, distant d'environ 10 km du chef-lieu de wilaya, le 10 juillet 2007 et ce, suite à une réunion qui avait regroupé le recteur, le vice-recteur chargé de la planification, 2 représentants des enseignants concernés et moi-même. Le 15 juillet, le vice-recteur chargé de la planification, les chefs des départements concernés et moi-même, sommes déplacés sur les lieux, pour visiter les différents blocs. Le choix du bloc pour chaque département ainsi que les bureaux des enseignants et de l'administration a été fait. A la rentrée universitaire et afin de ne pas perturber les examens de rattrapage et les soutenances des projets de fin d'études (PFE), nous avons décidé que ces derniers se déroulent à Bocca Sahnoun (Chlef). Après les délibérations des différents examens nous avons transmis, le 31 octobre 2007, des lettres individuelles à chaque enseignant, l'invitant à rejoindre son nouveau poste de travail. Toutes les lettres ont été remises aux chefs des départements concernés. Les deux chefs des départements ont rejoint, alors, leur poste de travail à Ouled Farès mais peu de temps après, celui de l'électrotechnique est retourné à Bocca Sahnoun car le reste des enseignants ne l'ont pas rejoint. Celui de l'électronique, par contre, est toujours à son poste et a été rejoint par cinq enseignants où chacun d'eux dispense 2 à 4 modules, depuis le début de la rentrée universitaire. Neuf autres enseignants ont dispensé les cours régulièrement à Bocca Sahnoun, jusqu'au 5 janvier 2008. Depuis cette date, qui a coïncidé avec la reprise des vacances d'hiver, les 9 enseignants ne dispensent plus de cours. Ceux de l'électrotechnique ont assuré les cours d'une manière régulière à Bocca Sahnoun jusqu'au 5 janvier 2008. D'autre part, je précise que le 29 octobre, j'ai reçu un écrit du chef de département électrotechnique m'informant qu'il ne pouvait pas me communiquer un planning du déplacement des laboratoires car ces derniers seront utilisés à Bocca Sahnoun dans les deux semaines qui suivent. Le 22 novembre nous avons voulu déplacer ce matériel mais nous nous sommes heurtés à une opposition de certains enseignants. La première semaine du mois de décembre, le recteur et moi-même avons invité le chef de département pour lui préciser que le transfert du matériel pouvait se faire pendant les vacances d'hiver. Des organisations estudiantines ont été, également, informées afin d'informer, à leur tour, les étudiants. Le 23 décembre, nous avons procédé au déplacement du matériel ainsi qu'à la mise en place de tous les moyens pédagogiques nécessaires: internet pour enseignants et étudiants, téléphonie pour les chefs de département, bibliothèque des deux départements, reprographie, etc. Le 25 janvier, les étudiants ont été informés, par voie d'affichage, pour être présents au nouveau pôle universitaire. Malheureusement tous les enseignants du département électrotechnique et 9 du département électronique persistaient dans leur position. Le 02 février une réunion s'est tenue et a regroupé l'ensemble des enseignants des deux départements, le recteur, trois vice-recteurs, les chefs des départements concernés et moi-même où les décisions suivantes ont été prises: les travaux pratiques se feront à Ouled Farès. Les cours et TD pour l'électrotechnique se feront à Bocca Sahnoun (Chlef) et pour l'électronique 9 enseignants continueront à donner les cours à Bocca Sahnoun et 6 autres à Ouled Farès. Il a été souligné que les portes resteront ouvertes pour le dialogue et la concertation pour toute autre décision prise dans l'intérêt général.. Les parents d'étudiants nous ont fait part du problème tout en exprimant leur profonde inquiétude. Un père nous déclara d'ailleurs: «ma fille est en quatrième année électronique. Certains modules sont enseignés au nouveau pôle universitaire de Ouled Farès, alors que d'autres ne le sont pas, car les enseignants qui devaient les dispenser ont refusé d'aller à Ouled Farès. C'est une situation qui perdure. Il est urgent que les responsables concernés trouvent une solution pour débloquer cette situation car les perdants sont nos enfants». Parmi les nombreux étudiants avec lesquels nous nous sommes entretenus, l'un d'eux nous déclara: «je suis étudiant en quatrième année électrotechnique. Depuis le 5 janvier, les cours ne sont plus dispensés par l'ensemble des enseignants. Nous nous présentons dans les salles et amphithéâtres de Ouled Farès, conformément à l'emploi du temps arrêté, mais en vain. Nous attendons parfois une journée entière. Nous sommes vraiment inquiets par cette situation qui perdure car nous craignons une année blanche, surtout que les examens du premier semestre sont proches. N'ayant vu aucune issue, nous avons organisé le 2 février un sit-in devant la wilaya. Nous étions une soixantaine d'étudiants du département électrotechnique. Une délégation composée de deux étudiants a été reçue par un des collaborateurs du wali qui lui a fait savoir que le problème relève des prérogatives des responsables de l'université. Pour nous, étudier au pôle universitaire de Ouled Farès ne présente aucun inconvénient». Un autre étudiant enchaînera: «je suis étudiant en cinquième année électrotechnique. Nous sommes très inquiets par cette situation. Nous souhaitons que grâce au dialogue et à la concertation une solution soit trouvée et le plus rapidement possible. Personnellement, si les conditions pédagogiques existent à Ouled Farès, si le transport est assuré, je ne vois pas, en toute objectivité, où réside le problème». Parmi les enseignants qui ont refusé de rejoindre le nouveau pôle universitaire d'Ouled Farès, l'un d'eux, nous déclara: «j'enseigne trois modules au département électrotechnique. Je n'ai pas rejoint Ouled Farès à cause des problèmes suivants: je n'ai pas de logement. j'ai un problème de transport, ainsi qu'un problème de sécurité, surtout tôt le matin ou bien tard l'après-midi. D'autre part, les horaires n'arrangent pas les enseignants qui dispensent des cours, à la fois, au département électrotechnique (Ouled Farès) et au tronc commun (Bocca Sahnoun à Chlef). Dans toutes les universités, les quatre départements relèvent de la faculté des sciences et sciences de l'ingénieur». Le 02 février, des étudiants du département électrotechnique ont fermé, pendant trois heures environ, toutes les issues principales menant au rectorat et à la faculté des sciences économiques et sciences de gestion, bloquant ainsi tout mouvement pour ces deux structures. Une étudiante nous déclara: «je suis étudiante en troisième année électrotechnique. Les étudiants ont fermé les portails menant vers le rectorat et la faculté des sciences économiques et sciences de gestion, non pas pour empêcher les étudiants de la faculté citée, de suivre leurs cours mais pour attirer l'attention des responsables concernés afin de trouver une solution à notre problème. Pour nous, il est impératif qu'on reprenne nos cours et le plus rapidement possible, que ce soit à Bocca Sahnoun (Chlef) ou à Ouled Farès, peu importe...» Tôt, hier, des étudiants ont bloqué l'accès des issues menant au rectorat et à la faculté des sciences économiques et sciences de gestion. Ils portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «Non à l'année blanche», «Cela fait deux mois que nous n'avons pas étudié», etc.. Au moment où nous mettons sous presse le blocage des accès cités persiste encore.