Chlef Des mesures pour la réinsertion sociale des détenus

A l'occasion de la journée de Youm El-Ilm, coïncidant chaque année avec la date du 16 avril, une cérémonie, devenue une tradition, a été organisée par la cour de Chlef à la maison de rééducation et de réhabilitation de Chlef. Y ont assisté, le président de la cour, le procureur général, le juge d'application des peines, des représentants du mouvement associatif et le directeur de la maison de rééducation et réhabilitation de Chlef. La délégation a visité une exposition de travaux manuels réalisés par les détenus (bateaux, mosquées, travaux de couture, etc.) ainsi qu'une immense salle qui abritera prochainement une bibliothèque. Dans le cadre de la préparation d'une meilleure insertion sociale, plusieurs mesures sont prises parmi lesquelles la formation professionnelle, assurée pour 900 détenus dans 22 spécialités telles que l'apiculture, la couture, la coiffure, la soudure, etc.; des cours par correspondance pour le niveau moyen et secondaire pour 439 détenus dont 140 se présenteront à l'examen du BEF et 97 autres au baccalauréat, pour les sessions du mois de juin prochain. Concernant l'université de la formation continue (UFC), celle-ci intéresse 50 détenus. Ces derniers suivent des cours par correspondance en vue de l'obtention du Diplôme d'études approfondies (DEA) dans deux spécialités (droit des affaires et relations internationales). A l'université Hassiba Benbouali de Chlef, trois détenus, bénéficiant du régime de semi-liberté, sont inscrits en première année de licence en droit. Ils jouissent d'une liberté totale entre 8 heures et 17 heures pour suivre les cours et travaux dirigés et rejoignent l'établissement en fin de journée. Les résultats obtenus l'année passée sont satisfaisants: 10 détenus ont obtenu le DEA dans différentes spécialités, 24 le baccalauréat sur 32 candidats et 87 autres le BEF sur 96 candidats. Les cours sont assurés par des professeurs de l'université pour le niveau universitaire et des professeurs du secteur de l'Education nationale pour le niveau moyen et secondaire. Les rémunérations sont rendues possibles grâce aux subventions accordées par l'administration pénitentiaire relevant du ministère de la Justice. Il est prévu une structure dite «service spécialisé» relevant de l'administration pénitentiaire du ministère de la Justice qui aura à charge la facilitation de la réinsertion sociale. Il est à signaler que des cérémonies similaires ont eu lieu, la même journée, au niveau des établissements pénitentiaires relevant de la cour de Chlef (Ténès, El-Attaf, Aïn Defla et El-Khemis). Un professeur à l'université Hassiba Benbouali qui dispense également des cours à l'établissement pénitentiaire nous déclara: «La première promotion composée de 4 détenus ayant obtenu le DEA est la première en Algérie pour l'année universitaire 2004/2005. Pour l'année universitaire en cours (2007/2008), neuf détenus vont subir les soutenances de fin d'études le mois de juin prochain dont 7 dans les relations économiques et les deux autres dans la spécialité droit des affaires. Des détenus qui ont bénéficié de la liberté définitive, certains après 14 années de détention et qui étaient en 2e ou 3e année DEA, ont continué à poursuivre leurs études, soit à l'UFC ou à l'établissement pénitentiaire. Dans les deux cas, ils ont subi la soutenance du DEA à l'établissement pénitentiaire, ce qui demande leur prise de conscience pour la science et le savoir d'une part, d'autre part la préparation de leur avenir professionnel. Je saisis l'occasion pour remercier les responsables du service de la réinsertion qui nous facilitent énormément nos tâches...». Les résultats enregistrés prouvent toute l'attention et l'intérêt qu'accordent les responsables de la cour pour assurer un plein succès de l'organisation pénitentiaire et de la réinsertion sociale et aussi aux réformes initiées au profit de l'appareil judiciaires à ses différents niveaux. L'organisation citée et les réformes prônées à maintes reprises par M. Tayeb Belaiz, ministre de la Justice et garde des Sceaux.