CHLEF Les habitants de Brira vivent dans l'oubli

Située au fin fond de la wilaya de Chlef, la municipalité de Brira, rattachée à la daïra côtière de Beni Haoua, est l'une des plus pauvres communes du pays.
Les habitants des villages et des douars de Brira dénoncent leurs mauvaises conditions de vie. La couverture sanitaire publique demeure encore insuffisante en dépit des cris lancés par les citoyens à chaque fois qu'un responsable se rend dans leur localité. Cette municipalité ne dispose que d'un centre sanitaire dont les prestations sont à renforcer afin d'offrir une meilleure qualité des soins. Ce manque d'infrastructures et d'équipements et également le déficit en matière de médecins spécialistes conduisent les malades à parcourir des dizaines de kilomètres pour rallier un établissement sanitaire à l'instar de l'EPH de Ténès, distant de plus de 60 km de la localité. 5 000 dinars, tel est le tarif nocturne que propose un taxi ou parfois même un «clandestin» pour une évacuation à l'un des établissements hospitaliers. En outre, même les praticiens privés refusent de s'installer en raison de nombreux obstacles qui compliquent leur vie. Quant à l'eau, elle ne coule que rarement dans des robinets secs et rouillés, ce qui contraint les citoyens, notamment les enfants, à s'approvisionner à partir de citernes. Bon nombre d'habitations ne sont pas raccordées au réseau de distribution en eau potable. Des citoyens habitent des bidon-viles, d'autres des grottes. Concernant la scolarité de leurs enfants, les quelques bus communaux assurant le transport scolaire ne suffisent plus face au nombre des écoliers sans cesse grandissant. D'autre part, les espaces de divertissement et de loisirs à l'image des maisons de jeunes, des piscines se font rares et ceux qui existent dans la région sont dans un état d'abandon faute d'encadrement et parfois même d'équipements. Une situation qui perdure face au silence des élus. Zakarya Mahfoud