Chlef

L'entreprise Fipexplast, sise zone industrielle d'Oued Sly (Chlef), filiale de l'ex-ENPC, leader dans la fabrication des films agricoles destinés à la plasticulture, est victime d'une concurrence déloyale due aux importations massives de ces produits dans le cadre de l'accord de libre-échange liant l'Algérie à l'Union européenne et à la Zone arabe depuis des années.Et pour cause, l'accord en question n'a profité, jusqu'à maintenant, qu'aux pays européens et à ceux de la Zone arabe (ZALE), exemptés des droits de douane pour certains, ou bénéficiant d'un régime tarifaire préférentiel pour d'autres.Les entreprises algériennes, elles, ne peuvent pénétrer, réciproquement, le marché étranger pour diverses raisons, même si leur marchandise est certifiée ISO en matière de qualité. «Pour toutes ces considérations, Fipexplast et les producteurs privés nationaux ont dû bloquer leurs investissements dès 2010, en réduisant leur capacité de production à 25 000 tonnes, d'une part, à cause de la concurrence déloyale de produits importés, et d'autre part, du fait de la rareté de la matière première, le PEBD, qui elle-même est importée, rendant le prix des films agricoles fabriqués localement à 280 DA/HT le kilo contre 230 DA/HT pour ceux importés», indique le PDG de Fipexplast, Maâmar Djiroue.Et de préciser que les besoins nationaux en ces produits pour couvrir les régions traditionnelles de la plasticulture sur le littoral et dans le sud-est de Biskra sont de l'ordre de 50 000 t/an, dont 25 000 sont fournies par la filiale de l'ENPC et le secteur privé, tandis que le reste est importé de l'Union européenne, en particulier d'Espagne et d'Italie via la Tunisie.«Pourtant, ajoute-t-il, les entreprises nationales concernées ont dû, conformément aux orientations du président de la République et des décisions du gouvernement, consentir de gros investissements dans le domaine pour satisfaire la demande des agriculteurs en films agricoles, tous types confondus, à savoir le neutre, le noir et le stabilisé thermique de deux et quatre saisons. Malheureusement, cet effort n'a pas été suivi sur le terrain par un renforcement de cet important potentiel économique, au moment où le pays en a vraiment besoin afin de réduire la facture des importations compte tenu de la baisse des prix du pétrole». D'après lui, ce problème ne touche pas que les films agricoles, il concerne également les tubes gaz et les éléments de carrosserie Fipexplast destinés au montage des cars et bus, ainsi que les rames de tramway et de trains.