Algérie

Chlef: 417 détenus à l'épreuve



Rentrant dans le cadre de la préparation d'une meilleure insertion sociale, 417 détenus dans l'établissement de rééducation et de réhabilitation de Chlef ont subi, les 20 et 21 du mois courant, les différentes épreuves de l'examen final d'enseignement général. Pour le palier moyen, ils étaient 235 dont 4 de sexe féminin. Pour celui du secondaire, 182 dont une femme. Parmi eux, 142 se présenteront à l'examen du BEM pour la session du mois de juin prochain et 97 autres pour le baccalauréat dont les épreuves auront lieu durant le même mois. Ces nombres sont en hausse, comparativement à l'année passée où ils étaient, respectivement, 96 et 32 (soit 46 pour le BEM et 65 pour le Bac). Les détenus candidats étaient répartis dans plusieurs salles, sous l'oeil attentif des enseignants-surveillants. La volonté et l'ardeur de décrocher son année pour passer à un niveau supérieur, dans son cursus scolaire, étaient visibles sur les visages de ces derniers. Nous avons interrogé deux d'entre eux qui nous ont déclaré: M.M., âgé de 25 ans: «je suis détenu depuis 2004. La même année, je me suis inscrit en 2è année secondaire. L'année passée, j'ai subi avec succès les épreuves du baccalauréat série Lettres avec une moyenne générale de 10,72. Je me suis inscrit en septembre 2007, en première année de droit à l'université Hassiba Benbouali de Chlef. Je ne remplissais pas tous les critères requis pour bénéficier du régime de semi-liberté. J'ai déposé un autre dossier cette année, qui sera examiné par la commission compétente de l'établissement. Je repasse le Bac, le mois de juin prochain, afin d'améliorer ma moyenne ce qui me permettra de choisir la spécialité qui me convient». La deuxième détenue, répondant aux initiales, M.M., âgée de 24 ans, a fait la déclaration suivante: «je suis détenue depuis 2007, j'ai écopée d'une lourde peine. La même année, je me suis inscrite en première année moyenne. Je passe l'examen final pour passer en deuxième année. Hier, nous avons subi les épreuves de mathématiques, de sciences naturelles et de langue arabe, aujourd'hui celles de physique, histoire-géographie et langue française. Pour certaines matières, telles que la langue arabe et les sciences naturelles, les sujets étaient abordables, j'avoue que les autres sujets étaient difficiles, du moins pour moi. Nous avons de bons professeurs dans, pratiquement, toutes les matières. Je compte poursuivre tout mon cursus scolaire et universitaire jusqu'à l'obtention d'un diplôme universitaire». M. Belabdi Larbi, chef de service de l'insertion sociale de l'établissement nous déclara: «nous inscrivons les détenus dès leur première année dans notre établissement suivant leur niveau. Nous avons signé une convention avec l'ONAFED (office nationale de formation et d'enseignement à distance). Il s'agit de l'ex-CNEG. La dernière structure s'occupe des enseignants chargés des cours pour les deux paliers. Leurs rémunérations, sont rendues possibles grâce aux subventions accordées par l'administration pénitentiaire relevant du ministère de la Justice. Les moyens pédagogiques (livres, registres, cahiers, stylos...) sont imputés sur un chapitre du budget de l'établissement. Les détenus-élèves subissent deux devoirs surveillés par an et l'examen final. Les résultats nous sont communiqués par l'ONAFED. Ceux qui n'obtiennent pas la moyenne annuelle, redoublent. Certains détenus étaient illettrés, ils ont obtenu soit un diplôme, soit un niveau appréciable à la fin de leur détention. Des études menées et appuyées par des statistiques fiables, ont démontré que les causes poussant le plus au crime demeurent l'analphabétisme où le faible niveau d'instruction. Notre objectif principal est, donc, de permettre aux détenus d'élever d'une manière sensible leur niveau de formation générale voire l'obtention d'un diplôme universitaire afin de leur faciliter davantage la réinsertion sociale et leur faire prendre conscience de tout l'intérêt pour la science et le savoir» Le chef de centre quant au déroulement des examens nous déclara: «je suis directeur d'un CEM, nous avons pris toutes les dispositions pour un déroulement normal des différentes épreuves. Comme vous le voyez, tout se déroule dans d'excellentes conditions. Il nous reste juste deux épreuve pour l'après-midi de cette deuxième et dernière journée. Nous avons constaté une véritable ardeur chez les détenus-élèves pour obtenir de bons résultats afin d'améliorer leur niveau et obtenir, éventuellement, un diplôme qui leur facilitera la réinsertion sociale. Nous sommes satisfaits de l'ambiance de travail qui a été rendue possible grâce aux responsables de l'établissement qui nous ont apporté toute l'aide nécessaire. Je tiens à les remercier vivement. Notre deuxième satisfaction réside dans la discipline dont ont fait preuve les candidats à cet examen final».


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