Algérie


CHLEF
A l'heure où les recettes du pétrole se réduisent comme peau de chagrin, avec un prix du baril qui est passé sous la barre de 30 dollars, les autorités locales sans pour autant parler d'austérité préfèrent agir pour lutter sans merci contre le gaspillage dans toutes ses formes. Ainsi, M. Aboubakr Essedik Boucetta, wali de Chlef, a adressé une note à toutes les directions, de l'agriculture, l'industrie, etc. dans laquelle il intime l'ordre aux gestionnaires de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à certaines pratiques devenues courantes comme ces lampadaires publics qui restent inutilement allumés en plein jour consommant ainsi une énergie qui revient assez cher aux collectivités locales ou ces fuites d'eau relevés sur les conduites de nombreux quartiers des cités urbaines. Il a insisté dans sa lettre sur l'urgence de l'opération en soulignant que «le gaspillage est inadmissible et inconcevable et dorénavant les gestionnaires de l'eau et électricité seront tenus pour responsables et seront passibles de sanctions administratives. Pour ce qui est de l'électricité, il faut dire que si les travaux de maintenance sur les lampadaires s'effectuent de jour et nécessitent par conséquent qu'ils soient allumés pour détecter les ampoules défectueuses, rien ne justifie par contre qu'ils demeurent allumés toute la journée. C'est le cas des lampadaires qui ornent les entrées des villes ou villages de la wilaya. Quant à l'eau, les collectivités locales et l'Algérienne des eaux sont tenues d'agir rapidement pour réparer les fuites, a précisé le wali. Il faut noter que pour parer au gaspillage de l'eau potable, le directeur général de l'Algérienne des eaux (ADE), Merrah Zidane, a estimé dernièrement qu'il était nécessaire de réajuster le tarif actuel de l'eau pour préserver cette ressource dont la mobilisation coûte cher à l'Etat. Il souligne qu'«un réajustement tarifaire de l'eau était la seule solution, dans un premier temps, pour préserver cette ressource qui fait l'objet d'un énorme gaspillage. Selon Merrah Zidane seulement 42% du volume d'eau potable produit actuellement est facturé, le reste (58%) est réparti en 30% sous forme de pertes dans les réseaux d'alimentation et le vol par branchements illicites. Le coût de production d'un mètre cube d'eau est estimé entre 60 et 80 DA, alors que l'Etat le cède au consommateur à 18 DA seulement. Selon les chiffres avancés par M. Zidane, pour assurer un service public de l'eau, l'Etat subit des pertes énormes. Quant à l'usine de dessablement d'eau de mer de Mainis Ténès qui produit 200.000 m3 /jour et qui pourvoit en eau potable presque la totalité des communes (35 communes) le m3 d'eau revient actuellement à l'Etat à 80 DA et devrait augmenter en raison de la hausse du prix de l'énergie de 20% et du gas-oil de 40%. Concernant le volet agricole, le wali a préconisé d'utiliser à bon escient cette ressource vitale notamment en pratiquant le goutte-à-goutte particulièrement en cette période où la pluie se fait désirer suite au dérèglement climatique. Faut-il rappeler que le projet cher au gouvernement qui table sur un million d'hectares irrigués d'ici 2019 nécessite entre 11 et 12,7 milliards de m3 en année pluvieuse et un appoint de 3,3 milliards de m3 en période relativement sèche. Un pari audacieux mais facilement réalisable pour peu que l'ensemble de la société et de ses responsables se mobilisent, notent les observateurs.




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