CHLEF

A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida (le 1er décembre), une caravane d'information et de sensibilisation sillonne, à partir du 1er décembre et ce pendant dix jours, les principales villes de la wilaya de Chlef. Le docteur Belaid du centre de transfusion sanguine (CTS) de Chlef dira à propos de cette opération « notre but à travers cette caravane c'est d'informer les gens sur le sida tout en les incitant à se rapprocher des structures sanitaires pour effectuer des prélèvements de sang pour un dépistage éventuel du sida; sachant que si la maladie est prise en charge d'une manière précoce, les complications pourront être atténuées». Le dépistage est effectué dans un centre de dépistage gratuit et anonyme, ou sur prescription d'un médecin, faut-il le souligner. «Les services de santé encouragent à des dépistages, même sans exposition à un risque particulier. Le danger est de transmettre le VIH mais aussi de retarder la prise en charge du patient, avec des conséquences sur la durée et la qualité de la vie», précise notre interlocuteur. A cet effet, note encore le docteur Belaid, «il n'existe aucun traitement contre le VIH, néanmoins les tri-thérapies et multi-thérapies permettent de garder un système immunitaire opérationnel». Quant au nombre de séropositifs recensés au niveau de la wilaya de Chlef, le docteur indiquera que «depuis le début de l'année, cinq nouveaux cas de sida ont été enregistrés, portant à 50 le nombre de personnes atteintes de cette maladie, parmi lesquelles une prédominance chez les femmes». Toutefois, certains praticiens avancent que ce chiffre est loin de refléter la réalité car, diront-ils, de nombreuses personnes sont peu enclines à faire un dépistage précoce du sida, et préfèrent mourir dans l'anonymat que de divulguer leur maladie qu'ils considèrent comme une punition divine. Il faut noter que c'est en 1988 que l'Assemblée générale avait exprimé sa vive préoccupation devant la pandémie de sida et c'est l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui avait choisi la date du 1er décembre 1988 comme Journée mondiale du sida, soulignant l'importance de cette manifestation (résolution 43/15). 845 nouvelles contaminations sont enregistrées chaque année. Il est important de faire remarquer que nous vivons dans une société assez traditionnelle et religieuse où on ne parle pas facilement de sa vie privée et sexuelle. Le sujet est tabou. Dans ce contexte, il est difficile de parler ouvertement de la maladie. Lorsqu'il y a un retard sur la prise de conscience et la connaissance de la maladie et son mode de transmission, le risque est de voir un retard sur la prévention et une croissance exponentielle du nombre des nouvelles infections. Le message du Secrétaire général des Nations Unis M. Kofi Annan à l'occasion de la célébration de cette Journée mondiale de lutte contre le sida lorsqu'il dira «Notre stratégie pour l'avenir doit être de donner aux femmes les moyens d'agir dans ce combat. Les véritables héros de cette guerre, c'est parmi elles qu'il faut les chercher, et il nous appartient de leur fournir l'arme de l'espoir.», démontre que la mobilisation doit rester entière pour que le thème choisi cette année qui est « «Objectif zéro: zéro nouvelle infection due au VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida» devienne une réalité.