Chitour promet de revaloriser les salaires des enseignants

À l'occasion de la célébration de la Journée nationale de l'étudiant, qui coïncide avec le 19 mai de chaque année, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Chamseddine Chitour, a dénoncé les salaires des chercheurs et promet d'augmenter les bourses des étudiants.Lors d'une intervention sur les ondes de la radio officielle, le ministre de l'Enseignement supérieur a regretté que les "salaires des chercheurs" soient "bas".
Il a promis de revoir la rémunération. "Malgré les difficultés financières du pays, je leur promets des améliorations, mais pas tout de suite", a-t-il indiqué. Cette réflexion est venue, selon lui, du fait que "nous formons pour les autres". Tout en estimant que la formation dans l'université algérienne n'est pas "adaptée" au monde du travail, le ministre rappelle que "le problème en Algérie, c'est que nous formons pour l'étranger", a-t-il lancé. "Nous perdons à peu près chaque année 20 000 à 25 000 étudiants qui partent vers d'autres cieux, et vont vers les disciplines de technologie", a-t-il indiqué.
Pour le ministre, la situation n'est pas désespérée. Il annonce avoir créé des groupes de travail pour faire participer notamment la diaspora. "J'ai mis en place des groupes de travail, pas seulement avec les Algériens, mais surtout avec des Algériens expatriés qui, actuellement de par le monde contribuent. Il y a l'école d'intelligence artificielle dont le programme est terminé et nous avons des Algériens aux Etats-Unis, en Australie et en France, qui ont participé, et ils vont venir enseigner sous forme bloquée", a-t-il indiqué. "(?) c'est ça le rôle de la diaspora", a-t-il tranché. "On leur demande de venir de façon séquentielle pour amener un savoir et ensuite retourner là où ils veulent", a-t-il ajouté.
Parmi les chemins qui peuvent aider les étudiants algériens à se déployer à l'étranger, l'enseignement "graduel" de l'Anglais en est un. "Parce que tous les pays du monde écrivent, enseignent et publient en anglais. Et l'Algérie ne doit pas se tenir en marge du monde. Il faut le faire d'une façon apaisée, que chacun comprenne que c'est une nécessité, que les diplômés des dernières années et les soutenances doivent faire l'effort nécessaire pour au moins résumer leurs thèses en une dizaine de pages", a argué le ministre.
Il annonce que d'ores et déjà, l'enseignement au campus de Sidi Abdellah "se fera directement en anglais". Un module de cette langue sera également introduit dès la première année universitaire pour les autres filières, a-t-il encore indiqué.
En plus de la pédagogie, le professeur Chamseddine Chitour est revenu sur la réforme des ?uvres universitaires. Il a donné des pistes de travail, mais n'a toujours pas tranché la question. "Il y a 50 ans l'étudiant payait 1,2 DA les repas. Aujourd'hui, l'étudiant paie toujours 1,2 DA. L'étudiant payait 50 DA pour la chambre, 50 ans après l'étudiant paie 50 DA.
Il y a donc un sérieux problème. L'étudiant actuel perçoit une bourse de 1 200 DA par mois. Manger, dormir et être transporté c'est 180 DA soit le prix d'un sandwich. Il faut donc changer", a-t-il rappelé. "Il y a plusieurs scénarios qui sont mis en ?uvre. Il faut valoriser la bourse de l'étudiant, mais, payer au prix réel", a-t-il dit, en faisant savoir qu'une équipe travaille sur ce dossier et qu'il est possible que "la bourse de l'étudiant soit de 10 000 DA", a-t-il préconisé.
Ali Boukhlef