Algérie

Chitour contre de nouvelles centrales thermiques



Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables appelle, encore une fois, à cesser de mettre en place des centrales thermiques. Précisant que le kilowattheure d'électricité solaire est moins cher que le kilowattheure d'électricité thermique, le professeur Chems-Eddine Chitour estime que c'est «un scandale de continuer à consommer du gaz naturel ».Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Insistant sur la sortie de l'addiction des énergies fossiles, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables assure que l'Algérie est dans une phase «délicate». «Nous ne pouvons continuer à consommer un milliard de mètres cubes de gaz par semaine, soit l'équivalent de 300 millions de dollars. Il faut tourner le dos à cette vision qui fait croire que nous serons sauvés par le pétrole. Nous devons plus que jamais aller vers la transition énergétique», affirmait-il, hier lundi, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3.
Le Pr Chems-Eddine Chitour plaide à cet effet, pour freiner rapidement la cinétique de l'investissement sur le gaz naturel, afin de laisser place aux centrales solaires et éoliennes. «En 2028, la consommation de gaz sera telle que nous ne pourrons plus exporter. C'est scandaleux de continuer à consommer du gaz naturel. Il ne faut plus mettre en place des centrales thermiques, d'autant que le kWh d'électricité solaire est moins cher que le kWh d'électricité thermique», précise-t-il.
Afin de réussir le plan de 15 mille mégawatts prévu pour la transition énergétique dans notre pays, 1 000 mégawatts au minimum doivent être mis en place chaque année et ce, jusqu'à 2035. L'accélération de cette opération nécessite, selon l'expert, de recourir aux «partenariats d'exception», avec les pays ayant de l'expérience dans ce domaine, tels que les Etats-Unies d'Amérique, la Chine et l'Allemagne. «Le temps joue contre nous, et ces partenariats vont nous permettre d'aller plus rapidement pour sortir de l'ébriété énergétique actuelle à la sobriété énergétique», note-t-il. Rappelant l'«énorme travail» effectué par la Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz), l'invité de la radio estime, toutefois, qu'elle doit évoluer. «Nous ne remettons pas en cause le grand capital de Sonelgaz, mais elle doit faire sa mutation et aller vers la transition énergétique. Elle doit nous aider à créer une société bis qui s'occuperait du renouvelable, et mettre en place le plan solaire et le plan éolien», dit-il. Quant au contrat signé avec la compagnie américaine General Electric en 2010, il précise d'abord que cela relève des prérogatives du ministre de l'Energie, mais croit savoir que «l'Algérie est en train de voir avec ce partenaire s'il est possible de convertir une partie du contrat vers le renouvelable. Au lieu de continuer sur des centrales thermiques, nous allons convertir une partie mais ce n'est pas évident».
La chasse au gaspillage
Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables souligne également l'importance de la rationalisation de la consommation d'énergie. Outre l'habitat, il cite le transport comme l'un des plus grands gisements d'économie d'énergie. «Nous consommons dix-sept millions de tonnes de pétrole, dont deux millions importés et dix millions de tonnes de gas-oil. Comme il n'y aura plus d'importation en 2021, il faut donc faire des économies d'énergie», indique-t-il.
Dans sa chasse au gaspillage, il mise sur la conversion des voitures au GPL.
En effet, 80 000 voitures ont été converties cette année au GPL, et 200 000 autres sont prévues pour l'année prochaine. «Deux cent mille tonnes d'essence vont être épargnées. Nous avons aussi l'intention de nous attaquer au plus grand gisement qui est celui du gas-oil, le diesel. C'est la première fois dans l'histoire de l'Algérie que nous allons mettre en place le diesel fioul», détaille-t-il. Il annonce, d'ailleurs, l'acquisition d'une autorisation provisoire du ministère des Mines, établie ce dimanche 20 décembre, pour la circulation de sept bus au diesel fioul, à Alger. «Nous avons ramené 50 kits de Pologne et ce sont des ingénieurs de l'Etusa qui ont réalisé les transformations», révèle-t-il.
Le Pr Chitour évoque aussi un grand chantier nommé la locomotion électrique. «Pourquoi continuer à importer des voitures thermiques qui vont être de plus en plus déclassées en Europe ' » s'interroge-t-il.
Selon lui, il serait indispensable de revoir les schémas, pas uniquement pour les voitures électriques, mais aussi pour des bus électriques et des trains électriques. «L'Algérie a déjà importé cinq bornes électriques et toutes les stations de service de Naftal sur l'autoroute Est-Ouest vont être équipées de bornes électriques. Mieux encore, elles seront dotées d'électricité solaire», dit-il encore.
Ry. N.


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