Algérie

CHIRURGIE


Des «cliniques» de la main en Algérie
Après trois années, les équipes de chirurgiens algériens sont déjà opérationnelles en Algérie et sont secondées par les équipes du professeur Oberlin pour les cas les plus difficiles. L’association algéro-française de la chirurgie de la main est née. Elle a pour objectif de prendre en charge des pathologies jusque-là justifiant un transfert à l’étranger. Son autre mission est d’assurer la continuité du projet d’enseignement de cette spécialité, entamée il y a déjà trois ans dans notre pays, à la suite d’une étroite collaboration scientifique entre le professeur Benbouzid et le professeur Oberlin.En effet, des médecins algériens sont formés et diplômés dans cette branche.Ils sont assistés par le professeur français et son équipe. C’est le professeur Benbouzid donc qui prit, le premier, le pari de former des chirurgiens algériens dans son service de chirurgie orthopédique à Ben Aknoun, à Alger. Ainsi, une session de formation de haut niveau vient d’être clôturée ce samedi à Alger. Y ont participé Pierre Yves Milliez, Pr des universités en chirurgie plastique et chirurgie de la main au CHU de Rouen, et le Dr Jehanno Pascal, spécialiste de la chirurgie pédiatrique de la main.«Les sessions de formation sont particulièrement denses et enrichissantes. Assistent à ces dernières des étudiants motivés, issus de toutes les régions d’Algérie. Alors que certains confrères sont venus pour la troisième fois, voire pour la cinquième fois afin de dispenser ce précieux enseignement», relève le Pr Yves Milliez.L’initiative, dont le mérite revient au professeur Benbouzid, semble être finalement une formidable réussite et suscite aujourd’hui l’intérêt de pays voisins comme la Tunisie ou le Maroc. Les médecins algériens qui ont bénéficié de l’encadrement et de l’enseignement du professeur Oberlin, peuvent, désormais, prétendre au même diplôme que celui accordé par l’Université de Paris. «Suivant les mêmes conditions et les mêmes exigences, affirme le professeur Oberlin, le programme d’enseignement est identique à celui prodigué en France.»Il s’agit d’un DIU (diplôme interuniversitaire) de chirurgie de la main, des membres supérieurs et de microchirurgie. La structure d’un diplôme universitaire de ce type n’a pas encore son équivalent en Algérie. Il a exactement la même valeur que le diplôme attribué aux étudiants français, assure le responsable de la formation.Cette spécialité est dictée, apprend-on, par la nécessaire hyperspécialisation à laquelle sont astreintes les blouses blanches actuellement. «L’enseignement s’étale sur deux ans dans notre pays. Une dizaine, sinon une quinzaine d’étudiants au maximum est recrutée à chaque fois. Soit une trentaine d’étudiants en formation permanente: l’une en première année et l’autre en deuxième année», explique le professeur Oberlin. Pas moins de 31 médecins ont été formés grâce à cette formule, dont sept Algériens diplômés et formés par le professeur Oberlin et son équipe.Cet enseignement qui est à chaque fois bouclé au bout de deux ans et maintenant couronné par une convention tripartite entre les équipes du professeur Oberlin, les directeurs d’hôpitaux et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.La formation comprend des entraînements de microchirurgie de 60 à 80 heures. Il est, par exemple, question dans ces exercices de suturer une artère carotide de rat d’un millimètre de diamètre. La pratique a lieu dans différents centres, notamment ceux créés à Alger, Tizi Ouzou, Médéa ou Oran. Avant de valider l’étude, une longue expérience est requise des praticiens. Les rares diplômés peuvent, grâce à l’enseignement acquis auprès de l’équipe du professeur Oberlin, prétendre à de belles perspectives de carrière.Avec en sus des possibilités de s’installer dans le secteur public ou dans le privé.Le professeur Oberlin n’omet pas de signaler que la portée stratégique de cette spécialité est énorme pour un pays comme l’Algérie. La chirurgie de la main dispense de recourir aux prothèses, étaye-t-il; ce qui en fait une chirurgie très économique car le fil chirurgical coûte de loin beaucoup moins cher qu’une prothèse. La spécialité prend également en charge toutes les pathologies de l’enfant et les traumatismes subis par ce dernier et qui sont liés à l’accouchement. «Comme par exemple lorsque l’on tire un peu trop fort sur le bras ou sur la tête, ce qui entraîne des paralysies dès la naissance, et qui requiert par la suite des traitements très spécialisés», signale le professeur.Il est également question d’une mission d’appui aux hôpitaux algériens où des chirurgiens diplômés exercent déjà. Notons que les pathologies des membres supérieurs sont extrêmement fréquentes. «La spécialité est rare, mais les malades ne sont pas rares», résume à ce propos notre interlocuteur.A long terme, les équipes algériennes prendront à la fois et l’enseignement et la chirurgie. Puisque les étudiants sont progressivement intégrés.Dès cette année, intégrer les diplômés en microchirurgie à l’enseignement de la microchirurgie et l’an prochain, les diplômés de la chirurgie de la main à la chirurgie de la main. Ils donneront des cours avec les équipes du professeur Oberlin.En 2008, 6 à 8 missions de formation sont prévues. Et dans un proche avenir, tous les Algériens qui présentent des lésions sévères des membres supérieurs seront traités du mieux possible, atteste le professeur Oberlin dont les équipes assurent une double activité: opérer les patients et former les chirurgiens.Tout le mérite revient au professeur Benbouzid qui a rendu possible cette palpitante aventure scientifique et humanitaire, puisqu’il est le premier à avoir accueilli dans son service, à Ben Aknoun, l’équipe du professeur Oberlin.


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