Chine : soutenue par l'opinion, une femme ne sera pas exécutée

La peine capitale prononcée contre une femme d'affaires, incapable de rembourser 380 millions de yuans (47 millions d'euros) que lui avaient confiés des investisseurs, a été commuée, a annoncé ce mardi une source judiciaire, après une intervention de la Cour suprême et un mouvement de solidarité dans l'opinion. La Haute cour de la province du Zhejiang avait maintenu en appel la sentence contre Wu Ying, ancienne coiffeuse âgée de 31 ans, devenue en quelques années l'une des femmes les plus riches de Chine. Mais ce même tribunal a dû revoir sa copie suite au rejet de l'ordre d'exécution de Mme Wu le mois dernier par la Cour suprême chinoise et a condamné hier cette femme à la peine de mort avec un sursis de deux ans, une sentence généralement commuée à l'issue de cette période en prison à vie. Wu avait levé plus de 700 millions de yuans (86,6 millions d'euros) entre 2005 et 2007 en promettant aux investisseurs des retours sur investissement pouvant aller jusqu'à 80 % par an, et avait fini par faire faillite sans pouvoir rembourser ses clients. Sa condamnation à mort avait provoqué une vague de sympathie auprès du public, tant ces pratiques bancaires illicites sont courantes en Chine, les petites entreprises n'ayant souvent d'autre choix pour se financer, que de recourir à des officines privées pratiquant l'usure.