La croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois devrait ralentir à 6,2% cette année, son plus faible niveau en près de 30 ans, selon une enquête réalisée par Reuters, le ralentissement de la demande intérieure et à l'étranger pesant sur l'activité en dépit des mesures de soutien à l'économie prises par le gouvernement.
La prévision médiane est légèrement inférieure à celle de 6,3% qui était ressortie lors du sondage réalisé auprès des économistes en janvier.
Si l'économie chinoise a semblé montrer des signes de stabilisation récemment, les analystes estiment qu'il est encore trop tôt pour dire si cette tendance sera durable.
Les mesures de soutien prises jusqu'ici ont aussi été plus limitées que ce qui a pu être fait par le passé, ce qui pourrait conduire à une reprise plus progressive.
La plupart des 88 établissements sondés pour l'enquête s'attend à ce que la croissance touche un point bas plus tard dans l'année, alors que l'effet des mesures de soutien budgétaire et monétaire devrait prendre du temps avant de se diffuser à l'économie et de raviver la demande intérieure.
"Nous nous attendons à ce que l'économie ralentisse encore au deuxième trimestre, les exportations restant probablement sous pression avec la détérioration de la demande mondiale, le marché immobilier demeurant dans un cycle baissier et la faiblesse de la consommation pour les biens durables freinant la demande", a estimé Ting Lu, chef économiste pour la Chine chez Nomura.
La prévision de croissance de 6,2% est conforme à celle du gouvernement, qui table sur une progression comprise entre 6% et 6,5%, mais elle marquerait une détérioration supplémentaire par rapport à la croissance de 6,6% observée en 2018 et de 6,8% en 2017.
La croissance attendue pour l'an prochain est de 6,0%, montre l'enquête. La politique de Pékin pour réduire l'endettement et la pollution a pesé sur les nouveaux investissements tandis que les tensions commerciales avec les Etats-Unis ont pénalisé les exportateurs chinois.
La croissance du PIB chinois devrait atteindre 6,3% au premier trimestre sur un an, après 6,4% au quatrième trimestre 2018, son plus faible niveau depuis la crise financière.
La statistique officielle, ainsi que les données sur les ventes de détail et la production industrielle en mars, seront publiées le 17 avril.
Les autorités à la man?uvre
Pékin a mis en ?uvre cette année des mesures de relance budgétaire avec notamment un vaste programme d'infrastructures routières, ferroviaires et portuaires et a procédé à des réductions d'impôts destinées à alléger la pression sur les bilans des entreprises.
Les autorités chinoises ont aussi demandé aux banques de continuer à prêter aux petites entreprises privées en difficultés et à des conditions plus abordables.
De son côté, la banque centrale chinoise devrait poursuivre l'assouplissement de sa politique monétaire cette année, même si les analystes estiment qu'elle ne devrait pas toucher à ses taux d'intérêt afin d'éviter un alourdissement de la dette.
Ils prédisent plutôt trois nouvelles baisses, de 50 points de base, du ratio de réserves obligatoires des banques ce trimestre et deux nouvelles le prochain trimestre.
Les économistes s'attendent à ce que la Banque populaire de Chine (BPC) garde son taux de référence inchangé à 4,35% jusqu'à au moins la fin 2020, selon l'enquête Reuters.
Les investisseurs espèrent de nouveaux signes de reprise économique en Chine qui permettraient d'apaiser les craintes sur un ralentissement de l'économie mondiale alors que le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé une nouvelle fois cette semaine ses prévisions pour 2019, citant les tensions commerciales entre Pékin et Washington.
Sur ce front, l'optimisme a prévalu ces dernières semaines sur un accord prochain entre les deux grandes puissances économiques mondiales. Le président américain Donald Trump a récemment évoqué le fait qu'un accord pourrait être prêt vers la fin avril.
Les économistes préviennent toutefois que même si un accord est signé, et les tarifs douaniers levés, les exportateurs chinois pourraient continuer à souffrir de la faiblesse de la demande mondiale.
Rebond des exportations mais les importations chutent
Les exportations de la Chine ont rebondi en mars mais les importations ont reculé pour le quatrième mois consécutif, et de façon plus marquée, décrivant un tableau mitigé pour la deuxième économie mondiale alors que les négociations commerciales entre Washington et Pékin touchent à leur fin. Les investisseurs espèrent de nouveaux signes de reprise économique en Chine qui permettraient d'apaiser les craintes sur un ralentissement de l'économie mondiale alors que le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé une nouvelle fois cette semaine ses prévisions pour 2019.
Mais les observateurs de la Chine signalent que le rebond des exportations en mars pourrait être lié à des facteurs saisonniers plutôt qu'à une reprise de la demande mondiale. Ce rebond était attendu après l'effet des congés du Nouvel an début février sur l'activité.
Les exportations de la Chine ont bondi de 14,2% en mars sur un an, leur plus forte hausse en cinq mois. Les analystes interrogés par Reuters s'attendaient à ce que les exportations de la Chine rebondissent de 7,3% sur un an, après une chute de 20,8% en février.
Les exportations ont rebondi de 3% d'un mois à l'autre, ce qui suggère une amélioration de la demande extérieure, écrit Julian Evans-Pritchard chez Capital Economics dans une note. Mais il souligne que les exportations n'ont pas encore totalement rattrapé la chute observée en fin d'année dernière.
"Avec la croissance mondiale qui devrait rester faible dans les prochains trimestres, un fort rebond des exportations semble peu probable".
Parallèlement, les importations de la Chine ont reculé plus que prévu en mars, ce qui suggère une faiblesse persistante de la demande intérieure.
Les importations ont reculé de 7,6%, alors qu'elles étaient attendues en baisse de 1,3% en mars, après un repli de 5,2% le mois précédent.
L'excédent commercial de la Chine a ainsi atteint 32,64 milliards de dollars le mois dernier, selon des calculs de Reuters basés sur les données fournies par l'administration chinoise des douanes.
Au premier trimestre, les exportations ont progressé de 1,4% sur un an, tandis que les importations ont reculé de 4,8%.
Un porte-parole des douanes chinoises a indiqué vendredi s'attendre à une croissance timide des exportations et des importations pour le trimestre en cours.
La croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois devrait ralentir à 6,2% cette année, son plus faible niveau en près de 30 ans, selon une enquête réalisée par Reuters, le ralentissement de la demande intérieure et à l'étranger pesant sur l'activité en dépit des mesures de soutien à l'économie prises par le gouvernement.
Rebond de l'inflation
La hausse des prix à la production en Chine a accéléré en mars pour la première fois depuis neuf mois, un signe que les mesures engagées par Pékin pour soutenir l'économie pourraient avoir donné un nouveau souffle à la demande intérieure.
La hausse des prix à la consommation s'est également accélérée le mois dernier, pour atteindre son rythme le plus fort depuis octobre 2018, dopée par l'envolée des prix du porc liée à la prolifération de l'épidémie de fièvre porcine.
L'indice des prix à la production (PPI) a progressé de 0,4% en rythme annuel, avec une forte hausse des prix du pétrole et du gaz, selon les données du Bureau national de la statistique (BNS) publiées jeudi, une hausse conforme aux attentes des économistes après une faible progression en février (+0,1%).
D'un mois sur l'autre, les prix à la production ont augmenté en mars pour la première fois en cinq mois, de 0,1%, après un déclin de 0,1% le mois précédent.
La hausse des prix à la production, quoique limitée, devrait apaiser les craintes de déflation et conforter le sentiment que la deuxième économie mondiale commence à repartir de l'avant.
Mais les analystes appellent à la prudence, notant qu'il faudra encore quelques mois d'amélioration des indicateurs économiques et de nouvelles mesures de soutien de Pékin pour confirmer que ces signes de reprise peuvent être durables.
Si la hausse des prix des produits miniers s'est nettement améliorée, de 4,2% sur un an, contre 1,8% en février, la demande dans d'autres secteurs de l'économie semble rester faible. Les prix des produits de consommation durable ont baissé pour le deuxième mois de suite, reflétant une faiblesse de la demande de biens tels que les voitures et les appareils ménagers.
"Nous nous attendons à ce que les cours du pétrole retombent dans les mois à venir. Cela pèsera sur les prix à la production (...). Entre-temps, la poursuite de la faiblesse de l'économie devrait continuer à limiter la pression sur les prix", dit Julian Evans-Pritchard, économiste chez Capital Economics.
La croissance chinoise est à son rythme le plus faible depuis près de 30 ans, dans un contexte de faiblesse de la demande intérieure et de guerre commerciale avec les Etats-Unis. Des années de politique visant à réduire l'endettement à risque et la pollution ont par ailleurs découragé l'investissement.
L'indice des prix à la consommation (CPI) a progressé de 2,3% en mars en rythme annuel, au plus haut depuis cinq mois, après une hausse de 1,5% en février. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient un gain légèrement supérieur (+2,4%).
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Posté Le : 16/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com