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Chine: L'inflation a ralenti à 2,6% en 2012, mais s'est accélérée en décembre



La hausse des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation en Chine, a diminué de plus de moitié en 2012, tombant à 2,6%, mais elle s'est accélérée en décembre par rapport au mois précédent, ce qui pourrait compliquer la politique de soutien à la croissance du gouvernement. Après avoir accordé une priorité à la lutte contre l'inflation qui s'était encore élevée à 5,4% en 2011, Pékin est parvenu l'an dernier à maîtriser la hausse des prix, qui est restée nettement en deçà de l'objectif gouvernemental de 4%. Mais en décembre, la hausse des prix à la consommation sur un an s'est accélérée à 2,5%, selon le Bureau national des Statistiques. Les analystes interrogés par l'agence financière Dow Jones s'attendaient en moyenne à 2,4%.
L'inflation dans la deuxième économie mondiale est en hausse pour le troisième mois d'affilée, après avoir atteint un plus bas à 1,7% en octobre, puis 2% en novembre. Les prix à la production, un indicateur avancé de l'inflation à venir, ont pour leur part diminué de 1,9% sur un an en décembre, mais à un rythme inférieur qu'en novembre (-2,2%), qu'en octobre (-2,8%) et qu'en septembre (-3,6%). "La hausse des prix à la consommation va s'accélérer au cours des prochains mois", a prévenu Yao Wei, économiste de la Société Générale basée à Hong Kong. "Nous allons probablement passer au-dessus de 3% dans les deux ou trois mois" qui viennent, a-t-elle déclaré. "L'inflation devrait se maintenir en deçà de 3% au premier semestre" mais pourrait ensuite atteindre 3,5% ou même 4% durant la deuxième moitié de l'année, a estimé pour sa part Lu Ting, analyste chez Bank of America-Merrill Lynch, dans une note d'analyse. La hausse des prix a été tirée le mois dernier par celle des prix alimentaires, qui ont progressé de 4,2% sur un an, tandis que les autres prix n'ont augmenté que de 1,7%. L'alimentation est particulièrement sensible pour les ménages les plus modestes, qui dépensent une part plus importante de leurs revenus pour se nourrir. Une hausse élevée et durable dans ce secteur serait "une grave menace pour l'économie. Alors que celle-ci se réoriente de l'investissement vers la consommation, tout ce qui freine les revenus réels et le pouvoir d'achat représente un grand défi" pour le pouvoir, a commenté Ben Simpfendorfer, directeur du cabinet de consultants Silk Road Associates à Hong Kong. Les inquiétudes concernant une reprise de l'inflation expliquent pourquoi la banque centrale n'a pas continué ces derniers mois à assouplir sa politique monétaire pour soutenir la croissance, selon cet analyste. "Le plus grand risque est actuellement une diminution de la capacité des décideurs politiques à soutenir l'économie, que ce soit par des baisses de taux ou des mesures de relance", a souligné M. Simpfendorfer. Pour combattre le ralentissement continu de la croissance en Chine du début de 2011 jusqu'au troisième trimestre de l'an dernier, la banque centrale chinoise avait baissé les réserves obligatoires des banques à trois reprises entre décembre 2011 et mai 2012, leur permettant de prêter davantage. Elle avait également diminué les taux d'intérêts directeurs deux fois, en juin et juillet, pour inciter les entreprises et les particuliers à emprunter.
Les nouveaux prêts en recul sur un mois en décembre
Les nouveaux prêts des banques chinoises ont reculé en décembre par rapport à novembre, selon les chiffres publiés par la banque centrale chinoise, qui font également état d'une augmentation de ces prêts en 2012 par rapport à l'année précédente. Les banques commerciales chinoises ont accordé des nouveaux prêts pour 454,3 milliards de yuans (55,9 milliards d'euros) le mois dernier, contre 522,9 milliards en novembre. Le chiffre pour décembre est inférieur aux attentes des économistes interrogés par l'agence Dow Jones, qui tablaient en moyenne sur 550 milliards de yuans. Pour l'ensemble de 2012, les nouveaux prêts des banques chinoises atteignent 8.200 milliards de yuans (1.009 milliards d'euros), en hausse de 732 milliards de yuans par rapport à 2011, alors que des baisses des réserves obligatoires des banques et des taux d'intérêts directeurs ont stimulé la demande de prêts l'an passé. D'autres sources de financement, comme les obligations, ont également connu une forte croissance l'an dernier, a déclaré Sun Junwei, une économiste de la banque HSBC basée à Pékin.
Les ventes d'automobiles en hausse de 4,3% en 2012
Les ventes d'automobiles ont progressé de 4,3% en Chine en 2012 à 19,3 millions d'unités, selon les chiffres rapportés, avant-hier, par l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM). En 2011, la hausse des ventes sur le premier marché automobile mondial n'avait été que de 2,5%, à 18,5 millions d'unités. La progression du marché reste toutefois inférieure à la prévision de 8% faite par la CAAM au début de l'année dernière. Les ventes de véhicules pour passagers (voitures de tourisme et mini vans), le principal segment du secteur, ont augmenté de 7,1% à 15,5 millions d'unités, a précisé la CAAM. Le marché a été pénalisé par les ventes de véhicules commerciaux, souligne Klaus Paur, directeur basé à Shanghai des recherches sur le marché automobile pour l'institut Ipsos. Ces ventes ont reculé l'an dernier de 5,49%. Les limites imposées par certaines villes sur le nombre de véhicules en circulation afin de combattre la pollution et les embouteillages ont fait perdre aux ventes un à deux points de pourcentage, selon M. Paur.
"Il y a toujours une demande soutenue pour les véhicules de passagers", a déclaré M. Paur, qui estime que "d'une manière générale, ces chiffres brossent un tableau plutôt positif du développement du marché chinois". Les ventes d'automobiles avaient explosé de 46% en 2009, permettant à la Chine de se hisser au premier rang mondial du secteur devant les Etats-Unis, puis encore bondi de 32% en 2010. L'année 2011 avait ensuite été suivie par l'arrêt de subventions à l'achat de véhicules de petite cylindrée ainsi que par l'introduction de restrictions à la circulation dans plusieurs métropoles embouteillées et polluées, dont Pékin. D'autres villes ont pris des mesures similaires l'an dernier, comme Canton (sud). Le ralentissement de la croissance économique dans la deuxième économie mondiale ainsi qu'un conflit territorial entre Pékin et Tokyo qui a affecté à partir de septembre les ventes de voitures japonaises en Chine, ont également contribué à freiner la croissance du marché. La part du marché des constructeurs japonais a baissé de 19,4% en 2011 à 16,4% l'an dernier, selon la CAAM. Les parts perdues par les constructeurs nippons ont été compensées, mais seulement en partie, par des gains d'autres constructeurs étrangers, selon les analystes. D'après les consultants de McKinsey, le marché automobile chinois devrait encore progresser en moyenne de 8% par an jusqu'en 2020, après avoir connu une croissance annuelle de 24% durant la période 2005-2011. En décembre, les ventes d'automobiles en Chine ont progressé de 7,12% sur un an à 1,81 million d'unités, a encore rapporté la CAAM. Le mois dernier, il s'est vendu sur le premier marché mondial 1,46 million de véhicules passagers, soit une progression de 6,87% sur un an. Les ventes de véhicules commerciaux, en recul sur l'ensemble de l'année, se sont redressées de 8,2% sur un an en décembre pour atteindre 347'000 unités.


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