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Chez le privé tout va bien, sauf...



Constat ? Contrairement aux multiples défaillances des structures de santé publique en matière d'appareils de radiologie, les cliniques privées d'imagerie médicale s'illustrent par l'existence d'un matériel sophistiqué et d'un personnel qualifié et souvent présent.Le recours à ces cliniques est, d'ailleurs, devenu une nécessité incontournable pour des centaines de milliers de citoyens quel que soit leur pouvoir d'achat. Lassés d'attendre le fameux rendez-vous dans un hôpital public et désorientés par les interminables problèmes (panne de matériel, absence de spécialistes, nombre élevé de malades...), de simples citoyens recourent même à l'endettement pour effectuer les imageries qui leur sont demandées par leurs médecins traitants. Les tarifs appliqués chez les privés dépassent tout entendement, mais comme il s'agit de soins, les malades font l'impossible pour ces diagnostics. Une séance de scanner oscille entre 15 000 et 20 000 dinars, alors que pour l'IRM, appareil d'imagerie à résonance magnétique, cela revient à plus de 35 000 dinars. Et en dépit de ces prix exorbitants, les cliniques privées ne chôment pas. Parfois, le malade est tenu d'attendre jusqu'à deux semaines, au vu de la forte demande. 35 000 dinars est l'équivalent d'un salaire d'un simple employé?! C'est dire que le travail d'un mois doit être sacrifié entièrement à une séance d'IRM. Il faut dire que ces tarifs hors de portée d'une écrasante majorité des Algériens sont dictés, non seulement par l'«avidité» des propriétaires des cliniques privées, mais aussi motivées par le fait que les établissements publics sont caractérisés par des défaillances inadmissibles. «Ma femme a été contrainte de vendre une partie de ses bijoux pour permettre à son enfant d'effectuer un scanner cérébral, qui lui a été exigé par son médecin traitant, suite à un grave accident de la circulation dont il est sorti avec de multiples blessures. Nous n'avons pas le choix, puisque j'ai couru dans tous les hôpitaux d'Alger, en vain», témoigne Fatah, la cinquantaine, croisé dans une clinique d'imagerie médicale à Télémly (Alger-centre). «Moi, je suis un simple gardien dans une administration locale et mon salaire ne dépasse pas les 27 000 dinars. J'allais recourir à l'endettement, mais mon épouse m'a convaincu qu'il valait mieux qu'elle vende ses bijoux», ajoute ce père de famille, estimant que l'inexistence de ce genre de diagnostics dans les hôpitaux publics est «une honte pour un pays qui dispose de plusieurs milliards de dollars de réserves de change». Au niveau de cette clinique, des citoyens venus de différentes wilayas attendent leur tour et chacun tient à «dénoncer» la situation à laquelle est arrivée la santé publique en Algérie. Plusieurs d'entre eux ont avoué, ouvertement, avoir emprunté de l'argent à cet effet. «Comment se fait-il que des particuliers aient pu mettre en place des moyens dépassant ceux de l'Etat?'», s'interroge naïvement une femme âgée venue de Theniet El Ha dans la wilaya de Tissemsilt. Cette citoyenne ne comprend rien de ce qui se passe, certes, mais son interrogation donne à réfléchir...


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