Algérie

Chester Himes de Harlem à Bab-El-Oued


Chester Himes de Harlem à Bab-El-Oued
KADER BAKOU

Son vrai prénom est Zakaria. Mais on l’appelle (et on continue à l’appeler) «Zaki Chan» (comme Jackie Chan). Peu de gens le savent, mais ce jeune homme svelte, apparemment «gauchiste», féru de littérature algérienne et universelle, est un authentique prince, car descendant d’un roi des Touaregs. Mais Zaki ne parle pratiquement jamais de ce titre.
«Zaki Chan» est un fan et un fervent lecteur de l’écrivain afro-américain Chester Himes que, apparemment, peu de gens connaissent en Algérie.
Un soir de ramadhan, il rencontre à Alger-Centre un ancien collègue de travail qui semble être lui aussi un féru de littérature algérienne et universelle. Ils parlent, évidemment, de littérature et à un certain moment, «l'ami» évoque Chester Himes. «Tu connais Chester Himes !» s'exclame Zaki visiblement enchanté. Ils vont passer toute la soirée (jusqu'à minuit) à parler de l'écrivain afro- américain et de ses œuvres, notamment, La croisade de Lee Gordon ou La reine des pommes.
«Zaki Chan» a lu tous les romans de Chester Himes, traduits en français. Son ami a lu seulement deux romans de l'écrivain américain.
«Chester Himes est-il ton écrivain préféré ?» demande Zaki a son pote au moment où ils arrivent à Bab-El-Oued. «Franchement, je ne sais pas, car je n'ai pas lu beaucoup de ses romans. Mais si quelqu'un me demande de choisir à lire entre un roman de Chester Himes et celui de n'importe quel autre écrivain dans le monde, je choisirai le roman de Chester Himes.»
«Zaki Chan» est enchanté par cette sincère réponse, qu'il considère plus élogieuse pour le génie de l'écrivain afro- américain, que n'importe quelle autre réponse.
K. B. 
bakoukader@yahoo.fr