Cherté des articles scolaires et spectre de la grève LES ECOLES ROUVRENT LEURS PORTES AUJOURD'HUI

Les prix des cartables, des cahiers et des livres ont augmentéLa rentrée scolaire ne sera pas de tout repos autant pour les ménages que pour les responsables du secteur, qui se doivent de faire face respectivement à la flambée des prix et au spectre des grèves.
Les préparatifs pour la prochaine rentrée scolaire vont bon train à Béjaïa. Les ménages, à l'instar des responsables du secteur se préparent.
Une préparation qui ne se fait, cependant pas sans douleur. Alors que les ménages s'apprêtent à faire face à une flambée des prix de fournitures, les responsables, quant à eux, appréhendent le spectre des grèves annoncées par les différents syndicats du secteur.
Les ménages appréhendent cette rentrée, car les fournitures scolaires sont devenues leur préoccupation principale. Cette obligation arrive comme une nouvelle saignée.
Les bourses seront mises à rude épreuve. Les témoignages l'attestent.
Entre les vêtements et les fournitures scolaires, les ménages vont devoir mettre la main à la poche et puiser leurs dernières économies.
La bourse familiale, qui a eu déjà à subir les dépenses de Ramadhan, de l'Aïd et aussi des vacances avec tout ce que ces événements charrient comme dépenses a, pour la grande majorité des ménages, atteint ses limites. Mais devoir oblige, les familles feront appel à la débrouillardise.
Emprunts chez d'autres membres de la famille, crédits chez le fournisseur sont autant de solutions envisagées.
La rareté, si ce n'est la disparition des marchés informels, jadis plus soulageants, aggrave une situation financière déjà mise à rude épreuve. «Vu les prix affichés, je vais devoir recourir aux économies que ma soeur, repartie en France, m'a confiées», avoue cette mère de quatre enfants rencontrée dans une tournée prospectrice dans les magasins de la ville de Béjaïa.
Pour une moyenne de 3 à 4000 dinars par enfant, cette dame est appelée à débourser entre 12 et 14.000 pour satisfaire la demande de ses enfants en matière de fournitures scolaires sans les exigences vestimentaires. Cette étape pourrait être dépassée si toutefois les enfants acceptent de porter les vêtements de l'Aïd qu'elle a jalousement gardés au frais. Mais il faudrait d'abord les convaincre. Comme à chaque événement social, les prix augmentent.
Les cartables qui s'affichaient l'année dernière entre 600 et 1500 DA, oscillent entre 800 et 3000 DA. Globalement, on relève une augmentation de 15% comparée à l'année précédente.
Les prix des cartables, des cahiers et des livres ont augmenté.
Cette augmentation des prix des articles scolaires est expliquée par la hausse du prix du papier sur les marchés mondiaux. Sachant que l'Algérie importe cette matière première, il va de soi que cela se répercute sur le marché.
Le cahier de 288 pages s'affiche à 150 DA. Celui de 192 pages est cédé à 110 DA, contre 95 DA l'année dernière. Le cahier de 120 pages a connu une augmentation de 12 DA et s'affiche présentement à 60 DA, alors qu'il était cédé à 48 DA.
Le mécontentement affiché par les syndicats du secteur de l'éducation n'est pas en reste.
Les parents autant que les responsables du secteur appréhendent cette nouvelle rentrée scolaire qui pointe avec son lot de débrayages comme ont annoncé les acteurs sociaux. Sur fond de plusieurs problèmes non résolus jusque-là, les syndicats montent au créneau après une période de vacances.
Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte) et le Conseil des lycées d'Alger (CLA) reviennent à la charge. Si le Snte réitère la revendication liée au nouveau statut, intégrant le cas des adjoints de l'éducation, fait part d'une grève nationale et des sit-in au niveau des directions de l'éducation, dès le
9 septembre pour dénoncer le laisser-aller et la fuite en avant du ministère de tutelle, le CLA quant à lui, appréhende la surcharge des classes dans les établissement secondaires, estimant que ces dernières seront plus chargées que l'année précédente et ce problème persistera jusqu'en 2015/2016.
Le CLA prévoit une rentrée scolaire difficile qui sera marquée par la recrudescence du phénomène de la violence dans les écoles, un départ massif à la retraite ainsi que la démission des nouveaux enseignants pour des raisons déjà connues.
Bref, le spectre d'une rentrée difficile et perturbée hante les esprits. A moins que de nouvelles mesures viennent apaiser la situation, la rentrée scolaire ne sera pas une sinécure.