Algérie

Chérif Rahmani veut passer au recyclage


Les grandes entreprises, qui produisent beaucoup de déchets, vont servir de pilote pour ce projet de développement durable.Le recyclage des déchets, cela paraît impensable en Algérie! Et pourtant, c'est le nouveau défi du ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Cherif Rahmani. «Il est temps pour l'Algérie de passer à un nouveau cap dans la gestion des déchets, à savoir le recyclage», a affirmé avec détermination, le ministre lors du séminaire national sur les nouveaux objectifs qualificatifs des déchets solides. Ainsi, ce dernier a voulu faire de cette rencontre la rampe de lancement de cet objectif aux enjeux multiples tant environnementaux, sociaux ou économiques. «Nous devons travailler tous ensemble pour mener à bien cette mission qui doit conduire le pays vers le développement durable», assure-t-il avec tout autant de conviction. Néanmoins, Cherif Rahmani ne veut pas être de mauvaise foi et avoue la difficulté de son projet. «Le recyclage des déchets est une opération très délicate et difficile qui nécessite l'implication de tous. C'est pour cela que nous ne devons pas brûler les étapes car il ne faut pas se voiler la face, ce n'est pas du jour au lendemain qu'on va mettre tout le pays au recyclage», admet-il. Doucement, mais sûrement donc pour le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. «On va commencer par initier les grandes entreprises qui produisent beaucoup de déchets, au recyclage pour qu'elles montrent l'exemple. Ensuite, on va passer, étape par étape, vers les autres branches de la société jusqu'à arriver au citoyen lambda», explique le ministre qui précise que lors de ces étapes, le tri des déchets va entrer progressivement dans la culture des citoyens. «Ce n'est pas aussi simple que cela de changer les habitudes mais tous ensemble on arrivera à inculquer la culture du tri et du recyclage des déchets», a-t-il ajouté. D'ailleurs, le ministre veut voir émerger une génération d'écolos. «On est en train de sensibiliser les enfants à l'école pour qu'ils apprennent les bons gestes pour l'environnement. La culture du tri et du recyclage fait partie de ce que nous voulons leur enseigner», souligne le ministre. Cependant, Chérif Rahmani est conscient que le pays n'a pas encore l'expérience nécessaire dans le domaine. Et pour mener à bon port cette nouvelle mission, le ministre s'est bien entouré. «Notre partenaire historique qui est la fondation allemande GTZ, de la Banque mondiale et ma directrice de l'environnement vont mettre en place une commission d'étude pour le recyclage des déchets», indique-t-il tout en n'oubliant pas de remercier la fondation GTZ qui met gracieusement son savoir-faire au service de l'Algérie. «De plus, il ne faut pas oublier que c'est l'un des seuls partenaires étrangers qui est resté au pays pendant la tragédie nationale», précise t-il. Toutefois, ce n'est pas la seule précaution qu'a prise le ministre pour atteindre cette nouvelle vision qui est le développement durable. «Grâce à l'expérience acquise ces dernières années on a pu mettre en place un Guide national sur la gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés», atteste-t-il. Ce guide qui tourne autour de l'économie verte est destiné aux gestionnaires des déchets ménagers et assimilés. Il se donne pour objectif de construire sur leur territoire une politique intégrée et durable. Ce guide se veut aussi méthodologique en tant que véritable outil de décision en matière de gestion des déchets: gérer à quels coûts, gérer avec la participation active et la responsabilisation de l'ensemble des acteurs et partenaires locaux. Ce guide est constitué de quatre parties. La première montre le schéma directeur de collecte et de transport des déchets, des techniques de collecte des déchets appropriées aux spécificités de l'endroit. La deuxième parle du traitement des déchets: comment choisir l'endroit pour l'implantation d'un centre d'enfouissement technique et comment construire ce centre. La troisième étape parle du management dans la gestion de ces déchets. A ce sujet, le ministre casse un tabou. Il explique que les élus locaux ont deux choix pour le traitement et la collecte de leur déchets. Soit ils gèrent eux-mêmes leurs déchets soit ils déléguent la gestion à des entreprises privées. «Mais il faut choisir des entreprises compétentes répondant au cahier des charges qu'on a mis en place. Il ne faut pas voir la moins- disante mais la plus compétente», certifie- t-il. «Il faut également qu'il y ait un suivi et un contrôle de la part des responsables locaux pas comme c'est le cas dans certaines communes qui ont concédé la gestion de leur déchets et où nous allons bientôt sévir...», poursuit-il. La dernière partie de ce guide est consacrée au citoyen, à savoir, comment le sensibiliser et le faire participer dans cette gestion des ordures, lui qui produit 1 kg/jour de déchets. Pour conclure, le ministre a choisi une phrase lourde de sens mais le moins que l'on puisse dire, résume à elle seule la réalité des choses. «Le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas. C'est pour cela qu'il faut essayer de les diminuer...», a-t-il conclu avec une pointe d'esprit pour démontrer que la réussite de ce projet est entre les mains du citoyen. A bon entendeur.
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