Avec une carrière de joueur de plus de vingt-deux ans, ponctuée par untitre de champion d'Afrique des nations en 1980, Chérif El-Ouazani est en trainde se faire un nom comme entraîneur. Le fait d'avoir côtoyé de grands coachess'est avéré comme un avantage pour l'ex-international algérien qui a,contrairement à certains de ses collègues, prôné la stabilité pour en faire soncheval de bataille. La preuve. Après quatre années de dure labeur, ChérifEl-Ouazani vient de réussir un pari qui restera gravé dans l'histoire de l'OMA.Nous l'avons contacté pour en savoir plus sur ce sacre. Le Quotidien d'Oran: Quel jugement portez-vous sur le parcours de votreéquipe ? C.E.O.: C'est un parcours qui couronne un travail de trois années enInter-régions. C'est également le fruit de la stabilité de l'encadrementtechnique, administratif et des joueurs. L'OMA a raté l'accession à deuxreprises face à la JSMT et à l'USMBA. On a retenu les leçons de ces échecs, enne comptant que sur nous-mêmes. Cette saison, tout le monde a adhéré à la démarche,mais ça a été vraiment très difficile vu le niveau de quelques équipes adverseset aussi le jeu de coulisses. Nous avons prouvé que nous possédons une équipesur laquelle on pouvait compter. Ceux qui ont parlé d'incidents lors de notrematch face à l'USR veulent occulter la réalité. Nous avons largement gagné parquatre buts sur des actions collectives bien travaillées. Je dirai que l'OMA aaccédé avec un arbitrage honnête et crédible. Avec lui, mes joueurs se sontpleinement concentrés sur leur travail. Pour ce qui de l'US Remchi, je diraique c'est une bonne équipe mais qui n'était pas encore prête pour la superdivision II par rapport à d'autres formations qui ont montré de grandespossibilités. Q.O.: Quel a été votre principal problème ?C.E.O.: Sincèrement, à chaque match, j'appréhendais l'arbitrage.Heureusement que certains d'entre eux ont été très corrects. A titre d'exemple,l'OMA n'a pas bénéficié d'un seul penalty durant 29 matches et Dieu sait s'il yen avait. Face au MCB Debdeba, l'arbitre nous en a accordé un, mais on menaitpar 11 à 0 ! Je laisse ces arbitres à leur conscience. J'ai même entendu unarbitre dire «Je préfère que l'OMA n'accède pas». Mais, pourquoi cetteméchanceté à l'égard d'une équipe de football, algérienne à ce que je sache ?Au match aller USR-OMA, Zekrini est venu me dire: «Tu te tais ou je vais tedonner cinq matches». J'ignore si Zekrini est un simple arbitre ou unecommission de discipline. Que ce Monsieur sache qu'en ma qualitéd'ex-international, mon éducation ne me permettra jamais de manquer de respectà un être humain, encore plus à un arbitre. Sincèrement, c'est un massacre,mais personne ne veut lever le petit doigt. Ce n'est pas parce que j'ai accédéque je vais me taire, au contraire, je continuerai à dénoncer ce genre depratiques qui n'arrangent pas les affaires du football algérien. Q.O.: Quelle fut la force de l'OMA cette saison ?C.E.O.: A l'OMA, tout le monde tire dans le même sens. J'ai eu de lachance de pouvoir compter sur des hommes d'abord et des joueurs ensuite quiétaient animés de volonté pour arracher cette accession. Il faut reconnaîtreque les dirigeants m'ont donné carte blanche. Comment demander à des joueurs derester concentrés sur leur sujet alors qu'ils n'ont perçu qu'un pourcentage dela première tranche de leurs primes de signature ? Il faut leur rendre hommage. J'ai été contraint de lessensibiliser, car ma réussite dépendait de leurs prestations. Cetteconsécration est le fruit de la stabilité, d'un travail collectif, mais aussiune réponse à ceux qui ont prédit que l'OMA est une équipe vieillissante. L'OMAa accédé avec des joueurs qui n'étaient pas payés, et sans de gros moyensfinanciers. Le championnat, c'est trente matches que nous avons réussi à biengérer avec, au finish, la meilleure attaque, la meilleure défense et lemeilleur buteur du groupe. Je crois que c'est une belle réponse à nosdétracteurs. Je tiens à remercier les joueurs pour leur confiance, lesdirigeants pour leur disponibilité, le public pour son dévouement, le P/APC quia été à nos côtés. Mission donc accomplie. Pour la saison prochaine, j'attendset je dois dire aux dirigeants que l'heure a sonné pour régulariser tout lemonde afin de pouvoir préparer la saison prochaine dans les meilleures conditions.Q.O.: Et la saison prochaine ?C.E.O.: Je suis un adepte de la stabilité. Pourquoi chercher ailleurs,alors que je peux réussir d'autres défis avec l'OMA si l'on continue àtravailler avec la même sérénité et le même climat de confiance. La Nationaledeux ne me fait pas peur, mais aurions-nous les moyens pour y faire face ?C'est la question à laquelle nous devons trouver la réponse afin de se préparerd'ores et déjà au nouvel exercice.
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Posté Le : 03/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Propos Recueillis Par M Zeggai
Source : www.lequotidien-oran.com