Cherif et son pendant féminin Cherifa dérivent de la racine arabe ch-r-f qui exprime l'idée d'élévation, de noblesse. Le mot est toujours employé pour décrire un homme ou une femme libres, celui ou celle qui peut prétendre à un rang élevé du fait de ses ancêtres. Parmi les Algériens célèbres ayant porté ce prénom, citons l'érudit du XIVe siècle Al-Charîf al-Tilimsâni, titre par lequel est connu l'ancêtre d'une famille de Tlemcen qui a produit plusieurs générations de juristes. Il naquit en 1310 et mourut en 1369 ou 1370. Il suivit les cours des maîtres les plus réputés de son époque, se forma en droit (fiqh) et en théologie. En 1339, il partit à Tunis pour parachever sa formation, il s'initia au soufisme (mysticisme) ainsi qu'à la philosophie helléniste, en étudiant le Kitâb al-Chifa d'Ibn Sînâ ainsi que les Petits et Moyens Commentaires d'Aristote d'Ibn Rochd qui correspondent à l'Organon. Al-Charîf étudia également les mathématiques et l'astronomie. En 1348, la peste noire, venue d'Orient, frappa le Maghreb. Il se réfugia à Tlemcen et y resta jusqu'à la prise de cette ville par le sultan mérinide Abou ?Inân. Celui-ci le choisit comme membre de son conseil scientifique et l'obligea à le suivre à Fès, sa capitale. Il va s'occuper d'enseignement. À la mort d'Abou ?Inân, il retourna à Tlemcen, appelé par le sultan Abû Hamou qui le nomma conseiller. Le même sultan épousa la fille du savant qui fut désigné pour diriger la médersa qu'il avait fondée à son intention. Occupé par ses activités d'enseignant, Al-Charîf al-Tilimsâni a peu écrit. On lui connaît un livre sur les donations et les échanges, un résumé des sources du droit, Mukhtasar fi usul, un ouvrage sur la prédestination et les arrêts de Dieu, Kitab al-qada' wa al-qadar, ainsi que des poèmes. Un autre Algérien connu est le chanteur et compositeur de musique Cherif Kheddam, né à Imsouhel, en Kabylie, en 1927, mort à Paris en 2012. Après une formation coranique dans la zaouïa de Tazmalt, il se rendit à Alger, puis à Paris. Tout en travaillant dans une usine, il suivit des cours de musique et commença à produire ses premières chansons. Depuis, sa notoriété n'a cessé de grandir. En 1963, il rentre en Algérie où il continue son ?uvre. En 1995, il retourne en France pour se soigner. Il meurt en janvier 2012M. A. H
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Posté Le : 12/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : HADDADOU Mohand Akli
Source : www.liberte-algerie.com