Algérie

Chercher la femme' et sa cause !



Chercher la femme' et sa cause !
La série télévisée Coiffeur Ashwaq est une initiative cofinancée par l'Union européenne, qui vise à sensibiliser les téléspectateurs aux droits des femmes... par le rire et la légèreté. Harcèlement, divorce, mariage forcé, famille disloquée, violence... Voici les sujets discutés dans le coquet salon de coiffure tenu par Ashwaq, une femme de la classe moyenne. Coiffeur Ashwaq, une série télévisée réalisée par Refaât Azmi et diffusée en janvier dernier sur la chaîne ART, est une nouveauté dans le paysage des séries télévisées qui fleurissent, depuis quelques années déjà, sur les chaînes égyptiennes et arabes. La grande singularité de Coiffeur Ashwaq est sa volonté de sensibilisation à la situation de la femme dans la société arabe. Pour éviter d'effrayer le téléspectateur ' l'idée de sensibilisation renvoyant généralement aux campagnes gouvernementales pour la limitation des naissances ou contre le mariage précoce ', Coiffeur Ashwaq a également misé sur le côté divertissement. Joindre l'utile à l'agréable est le pari que Madev (Media arts for development), l'ONG initiatrice de Coiffeur Ashwaq, a décidé de relever dans le cadre d'un programme intitulé « Capture Life ». « Notre objectif principal est d'utiliser le divertissement dans un but d'éducation, de sensibilisation et de changement des mentalités. Notre expérience, acquise au sein d'Arascope, la société de production audiovisuelle d'où est issue Madev et qui est le producteur exécutif, nous permet d'exploiter tout notre potentiel dans ce sens », explique Mona Al Serafy, directrice exécutive de Madev.L'engagement de l'Union européenneLe projet est financé à hauteur de 32% par l'Union européenne par le biais de la délégation de la commission européenne en Egypte pour un coût total de 122 970,45 euros. Cette participation s'inscrit en droite ligne des principes de la politique européenne de voisinage qui, au fil des ans, a peaufiné ses programmes pour la promotion des droits de la femme. Un engagement qui est au c'ur, aujourd'hui, du programme « promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes ». Sur le partenariat euro-méditerranéen pour la promotion du droit des femmes et sur l'engagement des pays de la rive sud de la Méditerranée, Antonino Crea, premier conseiller et chef de la section sociale à la délégation de la commission européenne en Egypte, souligne que l'action européenne ne s'inscrit pas « dans un registre de donateurs/bénéficiaires. Nous nous posons en partenaires et pour cela, il faut être deux. Notre partenariat ne peut se faire contre la volonté de l'autre. Il faut que les deux veuillent la même chose ».En ce qui concerne Coiffeur Ashwaq, Antonino Crea souligne que ce sitcom est « le premier projet du genre ». La délégation a toutefois participé, au cours de l'année 2008, au lancement d'environ 23 projets en faveur des droits de la femme. Des projets qui portent notamment sur l'accès équitable à l'éducation, la lutte contre le harcèlement sexuel ou encore sur les moyens de réduire les discriminations contre la femme en Haute-Egypte. Autant de sujets lourds qui sont abordés dans le sitcom dont le c'ur du message est la promotion de l'égalité entre les sexes.Des situations comiques et sensiblesLa vedette de Coiffeur Ashwaq est Mimi Gamal, actrice ayant à son actif un riche parcours artistique. Grande prêtresse de ce salon de coiffure situé au rez-de-chaussée de sa maison, Ashwaq voit défiler chez elle, au fil des 15 épisodes de vingt minutes, toute une panoplie de personnages aux destins divers et aux histoires différentes qui mènent à des situations aussi comiques que sensibles. « Le choix du salon de coiffure est intéressant, car c'est d'abord un lieu de femmes, et il représente là un microcosme de la société, toutes classes confondues », explique Manal Al Moteï, cinéaste qui a participé au groupe d'écriture composé de sept membres aguerris à l'écriture de sitcoms, dont deux femmes. « Il est vrai que nous n'étions que deux femmes dans l'équipe, mais avec nos collègues hommes, il n'y avait pas de divergence sur les idées de base tels le harcèlement ou les droits des femmes », assure-t-elle. « Le défi était d'insérer des sujets épineux dans une optique de divertissement et de rire. Cela a demandé beaucoup de réflexion et de finesse dans l'écriture », souligne Manal Al Moteï. Et d'ajouter : « Ce sitcom m'a permis de réaliser une équation qui me tient à c'ur : faire de l'art qui ait un but. »Les ramifications de la série TVCoiffeur Ashwaq ne se limite toutefois pas à la série de 15 épisodes. « Nous l'avons accompagné d'un site web : www.settatonchat.com où des femmes de tous bords peuvent parler de leurs problèmes et de leur situation. Ce site comporte aussi des liens vers plusieurs ONG travaillant dans le domaine de la femme qui peuvent leur offrir soutien et aide. Le site est d'ailleurs signalé dans le générique », souligne Mona Al Serafy. En parallèle, l'ONG Madev propose un programme de formation pour des ONG 'uvrant pour la cause de la femme et travaillant sur le terrain. « Nous avons monté tout un programme pour 77 ONG, sur la base du sitcom et des questions qu'il aborde pour former leurs membres à la sensibilisation sur le terrain par les médias », explique-t-elle.L'aventure du sitcom continue donc et a pris un autre envol lors du festival des téléfilms de Milan, où il a été diffusé en avant-première le 7 mai. Quinze nouveaux épisodes de Coiffeur Ashwaq seront en outre diffusés sur des chaînes non codées, contrairement à ART, lors du mois de Ramadhan.(Le Caire) in L'Orient-Le Jour


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