Algérie

Cherche élite politique


Les hommes politiques qui nous dirigent ne brillent pas particulièrement par leur jeunesse, et c?est un des paradoxes les plus manifestes dans un pays composé aux deux tiers de moins de trente ans. L?autre paradoxe est l?extrême rareté des femmes dans la sphère décisionnelle alors qu?elles représentent la moitié de la population, de plus en plus formée et motivée pour la chose publique. Les sexagénaires et les septuagénaires sont légion et les octogénaires ne sont pas rares dans les travées du pouvoir et cela à tous les échelons. A cette anomalie se greffe une autre : le rétrécissement en nombre du personnel politique dirigeant. Ce sont pratiquement les mêmes qui « tournent », particulièrement dans les postes les plus élevés. On devine bien que le système politique algérien fonctionne essentiellement par les affinités. Le noyau central est le président de la République qui porte son choix vers les hommes proches de lui par leur itinéraire personnel ou historique et par leur dévouement personnel. Ce n?est pas le fait du hasard si Bensalah a été reconduit il y a quelque temps au perchoir du Sénat, si Messadia a été désigné président de l?APN après de longues années d?absence, si Bessaieh a été nommé président du Conseil constitutionnel et si Rahal dure au poste de conseiller à la Présidence. Belkhadem cumule les fonctions de chef de gouvernement et de secrétaire général du FLN en raison de sa fidélité au chef de l?Etat, et qui mieux que Bouchaïr peut, aux yeux du régime, assurer la surveillance des élections ? Mais dès que la confiance se perd, c?est la chute brutale. Benflis en a fait l?expérience et avant lui Benbitour. Le général Lamari également. Son compagnonnage historique avec Bouteflika n?a pas sauvé Boumaza du courroux présidentiel. Saïdani a beau gesticuler, il peut dire adieu au perchoir de l?APN, car le chef de l?Etat a tranché sur son sort. Mais Ouyahia, Bouguerra Soltani et bien sûr Belkhadem ont encore quelques beaux jours devant eux. Du moins jusqu?à la présidentielle de 2009. Certes, on n?est pas dans une exception algérienne. Y compris dans les pays développés, le pouvoir rime avec confiance et clientélisme. Mais en Algérie, on a forcé tellement sur la dose que l?élite dirigeante a fini par se distinguer par son vieillissement et sa perte de substance. Le système électoral participe à cette drôle de « sélection ». Sa fonction essentielle est de reproduire le clientélisme politique. L?Algérie a fini par se bloquer, la politique impossible de répondre à la forte poussée de la société. L?exemple du voisin français devrait nous inspirer. Malgré toutes ses pesanteurs historiques et sociologiques, le pays a fini par renouveler les générations et réhabiliter les femmes, même si la valeur n?est pas automatiquement un attribut de la jeunesse et du sexe dit faible.
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