Algérie

Cherche désespérément journalistes francophones



Cherche désespérément journalistes francophones
À Constantine, tous les bureaux régionaux des quotidiens francophones ont du mal à recruter des journalistes. Trouver un pigiste relève parfois du miracle pour les chefs de bureau locaux, car avec les départs à la retraite, le profil recherché reste rare. Et vu la difficulté à dénicher ces perles rares, les rédactions se rabattent le plus souvent sur les retraités de l'enseignement. Les étudiants licenciés en communication sont arabophones ; rares sont ceux qui possèdent le potentiel nécessaire. Pourtant, certains chefs de bureau proposent des opportunités de carrière avec tous les avantages possibles, à savoir une rémunération motivante, un cadre de travail agréable, une couverture sociale et même des CDI. Mais les candidats se font rares. « Il n'y a ni la quantité ni la qualité. On reçoit quotidiennement des CV, mais les candidats ne sont intéressés que par un poste de journaliste arabophone. Je suis donc obligé de faire appel à des anciens, avec quelques exceptions. En quatre ou cinq ans, je n'ai vu que deux jeunes journalistes qui ont un bon niveau. Je souhaite recruter quatre ou cinq stagiaires mais c'est quasiment impossible. Sur cinquante CV, pas un seul ne maîtrise la langue français », regrette Ilhem Tir du quotidien le Temps d'Algérie. Ce constat est confirmé par Noureddine Nesrouche, chef du bureau de la région Est à El Watan : « En dehors de l'Algérois où il y a une certaine tradition, il est difficile de trouver un journaliste ou un candidat qui maîtrise la langue française. A Constantine ou dans les wilayas de l'Est, toutes les rédactions souffrent de ce problèmes. Je crois qu'il y a deux facteurs qui expliquent cela. D'abord, il y a la problématique de la qualité de l'enseignement du français. L'autre raison serait que durant cette dernière décennie, la presse a cessé d'être un métier attrayant aux yeux des jeunes, car elle n'offre pas de stabilité. Aujourd'hui, je ne sais pas s'il y aura des retombées positives après l'augmentation des salaires dans le secteur public mais si un alignement du privé se confirme, peut-être que cela va revivifier l'intérêt pour le journalisme. C'est une situation paradoxale parce que nous offrons des postes d'emploi qui ne trouvent pas preneurs. Même dans les grandes villes telles que Constantine ou Annaba, nous avons du mal à recruter. Le journaliste francophone devient une denrée rare », soutient-il.




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