Cher sera l'Aïd à Oran

À l'approche imminente de l'Aïd El-Fitr, les ménages aux ressources financières limitées doivent faire face à de nouvelles dépenses pour l'achat de vêtements neufs aux enfants ainsi que pour la confection des gâteaux à l'occasion de la fête religieuse. Un tour des magasins donne le tournis : "Un short à 1 500 DA et un ensemble à 7 000 DA, c'est vraiment inaccessible !", peste un père de famille.D'autre part, les prix des robes des petites filles varient entre 3000 et 18 000 DA, selon la qualité et le pays d'origine du produit. Les tenues locales se frayent difficilement un chemin dans le bazar de l'importation. "Cette année, ce sont les produits turc et chinois qui inondent le marché. Le grand absent est le produit syrien pour des raisons évidentes que tout le monde connaît", fait savoir un commerçant. Quant aux chaussures de grande marque, prisées par les enfants, la contrefaçon fait l'affaire des parents. Mais comme les smicards, les retraités et les chômeurs sont condamnés à lutter, car la préparation des gâteaux et la visite des parents occasionnent des dépenses qui affectent sérieusement leur budget familial. Les promesses des pouvoirs publics d'une baisse de la mercuriale durant le mois de jeûne n'ont pas été tenues. Le couffin du Ramadhan n'était pas au rendez-vous cette année, austérité oblige : ainsi des centaines de familles des 26 communes de la wilaya d'Oran n'ont pas bénéficié de cette aide alimentaire.
Restent les repas chauds offerts par des associations et des bienfaiteurs qui ont donné une bouffée d'oxygène aux démunis et aux "zoufrias" des chantiers. De nombreuses familles attendent avec impatience la générosité des bienfaiteurs et des entreprises économiques ainsi que le Croissant-Rouge algérien pour faire plaisir à leur progéniture en cette fête de l'Aïd.
NOUREDDINE BENABBOU