La société nationale des chemins de fer (SNTF) vient de lancer un avis
d'appel d'offres national et international restreint pour la gestion de la
maintenance de son parc locomoteur. Cet avis donne également quelques
précisions quant aux modalités d'attribution de ce marché qui à l'évidence
concernera l'un des points les plus importants et des plus névralgique pour
cette entreprise qui doit le confier «aux seuls constructeurs et entreprises
spécialisées dans le domaine ferroviaire». La parenthèse est importante, nous
dit un cadre gestionnaire au dépôt des locomotives de Sidi Mabrouk, «qui,
dit-il, gère à lui seul une trentaine de locomotives neuves et anciennes, ainsi
que trois autorails nouvellement acquis auprès d'une entreprise de construction
ferroviaire espagnole».
Questionné pour donner des
précisions quant à cette procédure de la SNTF qui n'a jamais sollicité
d'étrangers à «la boîte» pour l'entretien de son parc roulant, notre
interlocuteur déclare que tous les ateliers de l'entreprise, c'est-à-dire ceux
de Mohammedia, Sidi Mabrouk, Souk Ahras, Oran et Sidi Bel-Abbès, disposaient
d'employés chevronnés qui entretiennent ce matériel en tant qu'agents
spécialistes de la société, mais «cela fait plus de cinq ans que les écoles de
formation professionnelle propres à la SNTF sont fermées. Plus aucun jeune
n'est formé pour être ensuite mis directement dans le «bain»». Et d'ajouter que
la SNTF disposait de lots importants de pièces de rechange. La mondialisation,
dit-il, ainsi que la nouvelle politique du gouvernement ont changé la donne.
Dorénavant, dit-il, depuis la fermeture des écoles et les instructions
gouvernementales, la SNTF recrute des techniciens supérieurs, des titulaires de
BTS ou des ingénieurs par le biais de l'agence de l'emploi de la localité,
qu'il faut former car il y a beaucoup de spécificités dans le domaine, ce qui
nécessite du temps et de l'argent. D'ailleurs, précise-t-il, plusieurs créneaux
autrefois assurés par les cheminots eux-mêmes sont confiés à des privés. Il
cite ainsi le nettoyage des voitures à voyageurs, le gardiennage des locaux et
des gares, l'entretien et le nettoyage de ceux-ci, etc. Maintenant, dit-il,
c'est au tour de la maintenance du parc roulant d'être cédée à des entreprises
spécialisées, car le nombre d'agents aptes dans ce domaine se réduit.
Questionné justement sur ces
«capacités ou ces spécialités de ces entreprises locales ou étrangères», notre
interlocuteur précise «que c'est à notre entreprise de veiller à cela». D'ailleurs,
dit-il, il sera probablement mis en place à la direction générale une équipe
hautement spécialisée pour l'ouverture des plis. S'agissant du montant de la
caution que devront déposer les candidats à cet offre (100 millions de dinars
ou équivalents en devises), le même responsable admet «qu'il s'agit d'un gros
marché dans lequel la durée de vie des engins de traction et leur bon
fonctionnement sont en jeu, et il est normal que ceux qui ne peuvent y faire
face ne se hasarderont pas à se présenter et à déposer pareille caution».
Deux syndicalistes de la
direction régionale «Est» de Constantine de la société nationale, et membres de
la fédération nationale UGTA des cheminots, ont déclaré ne pas être au courant
de cet avis d'appel d'offres. Ils n'ont d'ailleurs pas voulu en commenter le
contenu, préférant d'abord prendre connaissance du document en question lors de
leur prochain déplacement à Alger. Et d'ajouter qu'ils «ne sont pas étonnés
outre mesure, car la direction générale ne tient pas au courant le syndicat
pour des affaires de gestion».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 23/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkrim C
Source : www.lequotidien-oran.com