«L’odyssée de Fulay», un conte en musique inédit, a été présentée lundi soir à Alger par Cheikh Sidi Bémol, dans une immersion prolifique dans l’histoire antique et le chant berbère, devant un public nombreux.
Accueilli à la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth (Oref), le spectacle a embarqué le nombreux public présent dans un voyage onirique à travers le temps, déployé en quatre parties tirées de légendes et de mythes des peuples de la Méditerranée. Librement inspiré de l’œuvre d’Apulée, célèbre auteur berbère de l’Antiquité, ce conte fantastique, déclamé en Français et alterné par douze chants berbères antiques, a été écrit, arrangé et réalisé par cheikh sidi bémol, soutenu par les chœurs de Damien et Maxime Fleau, également au xylophone, flûtes et piano ainsi qu’aux percussions et clarinette, respectivement. Sur une scène presque nue, le spectacle, renseignant que les dieux grecs auraient abordé la Berbérie, raconte, une heure et demie durant, les aventures de Fulay, un artiste extraordinaire en quête de sa terre natale, célébré par les rois, adopté par les dieux, jeté aux enfers puis rendu aux siens, dans une série d’évènements à rebondissements brillamment portés par Cheikh Sidi Bémol, dans le rôle du troubadour. Les chants ancestraux kabyles riches et diversifiés, rendus par Cheikh Sidi Bémol ont été soumis à un travail d’arrangements d’une grande intelligence qu’il a lui-même assuré, s’attelant à donner aux mélodies des formes modernes, dans des variations modales soutenues par un lit d’accords montées sur des rythmes composés. Dans un spectacle hybride déroulé dans la délectation et hautement apprécié par le public, «L’odyssée de Fulay», se veut «un hymne à l’ouverture d’esprit, à la curiosité et à l’échange», peut-on lire dans la présentation, espérant également contribuer dans un esprit festif, à «la lutte contre l’intolérance». Applaudissant longtemps les artistes, le public, imprégné par l’univers fantastique de la trame, a découvert différentes dimensions existentielles, dans des escales empreintes de chants berbères ancestraux, qui l’ont mené du royaume, vers le village natal de Fulay, passant par l’au-delà et les ténèbres de l’enfer. Cheikh Sidi Bémol, Hocine Boukella de son vrai nom, a participé à plusieurs festivals et animé de nombreux concerts à travers le monde, au Royaume Uni, Belgique, Suisse, Canada, Suède, Espagne, France, Maroc et Tunisie notamment. Comptant à son actif une dizaine d’albums dont, «Samarkand – night & Day» (1998),"El Bandi" (2003), «Gourbi Rock» (2008), «Izlan Ibahriyen-Chants Marins Kabyles» (en deux volumes – 2009 et 2013), «Paris Alger Bouzeguene» (2010) et «Afya»(2014), l’artiste, également dessinateur et caricaturiste, qualifie son style de musique de «Gourbi-rock», un genre ouvert sur les musiques du monde, à la recherche de sonorités autochtones. Organisé sous l’égide du ministère de la Culture, par l’Institut français en Algérie, le spectacle «L’odyssée de Fulay» est arrivé à Alger au terme d’une tournée qui l’a mené, depuis le 9 avril, aux Instituts français de Annaba, Constantine, Oran et Tlemcen.
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Posté Le : 22/04/2018
Posté par : canadalgerie
Source : lnr-dz.com