El-Hamel, distant d’une quinzaine de Km au Sud-ouest de Bou-Saâda, est bâti sur deux collines. La première supporte le village des Chorfas d’un grand caractère saharien. Sur la seconde s’élève la Zaouïa ressemblant à un Rîbat (forteresse) où repose Sidi Mohamed Ibn Belgacem ( ...?) Dans le temps anciens des Chorfas, des Ouled Sid Ali, fraction des Ouled Sidi-Ali des Beni-Goumi( Khaoum), du djebel Rached ( dit djebel Amour actuellement, du coté de Ain Sefra ), venant de la Mecque, au nombre de trois frères, passèrent dans cette région. L’un continua sa route vers l’Ouest, tandis que les deux autres s’établirent sur le flanc de la montagne et fondèrent la Zaouia des Ouled Sidi-Ali au lieu dit el Hamel ( hamel = égaré), (grib = étranger). Ce nom est bien donné à ce coin, si perdu dans la montagne nue et sombre, et si voilé de lourd " mystère ". Le Cheikh Mohamed Ben Belkacem avait des relations très étroites avec El Mokrani, le premier maître recueillit sous son toit les rescapées de la famille Mokrani après la débâcle de l’insurrection, une aile de la zaouïa celle du nord ouest porte encore le nom de ….(le quartier des Mokrani), qui reçus près de quarante famille de l’Emir des Moudjahiddines après la violente répression qui suivit le soulèvement nationaliste de 1871. La aussi, l’indéfectible amitié qui liait le révolutionnaire El Mokrani au Cheikh Mohamed Ben Belkacem se concrétisa en une alliance matrimoniale ; Une demoiselle Mokrani épousa Mohamed Ben El Hadj et donna un Cheikh célèbre : Cheikh Mustapha. Même, la résistance de l'Emir Abdelkader avait ses bases arrière dans la Zaouïa du Cheikh Sidi Mohamed Ibn Belgacem, originaire de la petite bourgade de Ouled Djellal dont la création de la Zaouïa remontant au XI siècle par la fraction des ouled Sidi-Ali au 11ième sièclles et forme un haut lieu des pèlerins des Chorfas de Djebel Rached, descendants de Sidi-Ali des Beni Goumi (Khaoumi )et des arrière petits fils des Ouled Sidi-Bourennane dont Ahmed, Ali, Abd-Allah, Bou-Zid et El-Ouennoughi. La chefferie de la Zaouïa El Hamel sera assurée après la mort de Sidi Mohammed Ibn Belgacem par sa fille Lalla Zineb qui continua jusqu'à sa mort, huit ans plus tard, à assurer l'enseignement. Plus tard, un évènement majeur fera de la Zaouïa d'El Hamel le pôle de la Tariqa Rahmania en souvenir de la recommandation du Cheikh El Haddad, dont le Cheikh Sidi Mustapha, père de Si Mohammed Al Maamoun, imposa au gouverneur d'Alger dans une entrevue restée célèbre, la réouverture de la Zaouïa d'El Hamel. La Tariqa Rahmania continua à prospérer à travers le pays. De nombreuses zaouiyate sont fondées ici et là et la Rahmania devient très vite la Tariqa qui compte le plus d'adeptes en Algérie. - (1) Zaouia d’El Hamel. Elle dérive d’une zaouia primitivement installée aux Ouled Djellal par cheikh El Mokhtar El Khalifa , de la fraction des ouled Ghanem ( ouled Merabet ), ben Khelif ben El Hamel( Kamel) ben Athmane ben Turki. Celui-ci étant mort en 1862, laissant 06 fils en bas âge, son plus fidèle mokadem le taleb Mohammed Ben Belgacem prit sa direction spirituelle . Ce personnage avec une intelligence et une tenacité remarquable donna à la congrégation qu’il représentait un développement considérable . Méconnu aux Ouled Djellal où la population restait fidèle aux fils de son maitre, il alla s’installer à El Hamel à 12 km à l’ouest de Bou Saada. Il créa un monastère qui devint une sorte d’institut où l’enseignement coranique les doctrines des Rahmanya et diverses sciences étaient enseignées par le cheikh lui-même et les professeurs habiles dont il avait su s’entourer . Sa congrégation surpassa bientôt par le nombre de ses adeptes celles des autres branches des Rahmanya . Ils sont près de 45.000 principalement dans la province d’A’lger ; Constantine n’en comprend que 4.000 répartis à Biskra, Barika et surtout aux Ouled Djellal (1.800). Cheikh Mohammed Ben Belgacem est mort en juin 1897, à l’âge de 71 ans . Son neveu Hadj Mohammed Ben Belgacem a pris la succession . La zaouia des Ouled Djellal est entre les mains de Si Mohammed Seghir Ben Cheikh Mokhtar, prédécesseur de Cheikh Mohammed Ben Belgacem . " Le dévouement à notre cause de ce personnage religieux ne fait pas de doute ; 02 de ses frères ont servi dans nos rangs et l’un d’eux a obtenu le grade d’officier . C’est dans la petite oasis de Masmoudi que le 6° grand mokadem de Mohammed Ben Azzouz, Si Saddok Ben El Hadj, alla fonder une importante zaouia".
Posté Le : 31/05/2020
Posté par : msili
Photographié par : Hichem BEKHTI
Source : Rihlet Si ziane Touggourt (Avril 2010)