Algérie

Cheïkh El Haddad Les figures maghrébines de l'Islam



Cheïkh El Haddad                                    Les figures maghrébines de l'Islam
Cheikh El Haddad de son vrai nom Mohand Ameziane Ahaddad (1790-1873) est l'un des principaux leaders des révoltes survenues en Algérie au XIXe siècle suite à la conquête française. La famille de Mohand Ameziane ben Ali El Haddad quitta Béni Mansour pour s'installer à Ighil Imoula, sur la rive occidentale de la Soummam, puis à Seddouk où son grand-père exerça le métier de forgeron, d'où le nom d'El Haddad (forgeron) attribué à la famille. (Le nom Ahaddad donné à cette famille se rapporterait au second métier qu'exerçaient les hommes de cette tribu qui principalement sont des imams sinon des forgerons). Il reçut l'enseignement de la zaouia fondée par son père à Seddouk où il apprit le Coran et les bases de la langue arabe. Il se rendit ensuite à la zaouia de Cheikh Arab, dans le Djurdjura où il séjourna durant une longue période au cours de laquelle il paracheva ses connaissances en théologie islamique. A la fin de son parcours, il reçut le mithaq (confirmation du savoir et de l'engagement) de la part du khalifa Sidi Mohammed Ben Abderrahmane à la zaouia de Sidi Ali Ben Aissa dans le Djurdjura. De retour au sein de sa famille, il prit en main la gestion des affaires de la zaouia de son père où il fut choisi dès son jeune âge par les habitants de son village Seddouk-Oufella pour être un imam et un enseignant sans pour autant qu'il soit issu d'une famille aristocratique comme le voulait la tradition d'alors, ainsi que pour enseigner la religion aux enfants à la mosquée de la ville. Par la suite, il devint khalifa de la confrérie de Mohamed Ben Abderrahmane. Le Cheikh qui devait avoir presque 80 ans en 1871 était le représentant unique de la confrérie des Rahmania et était le maître incontesté de cet ordre religieux. Cheikh El Haddad (ou encore Cheikh Ahaddad), proclame la guerre sainte (djihad ) le 8 avril 1871 à la zaouia de Seddouk, sur l'insistance de son fils Aziz qui briguait la direction de la résistance surtout qu'il était l'une des personnalités les plus éminentes autour de laquelle s'étaient regroupés les frères de la Rahmania, après le soulèvement que le Cheikh a provoqué et guidé ne serait-ce que spirituellement. La cause d'affaiblissement de la résistance et de son recul fut le conflit interne aux zaouias de la confrérie Rahmanya, dont celui entre la zaouia de Seddouk dirigée par Aziz, celles de Chérif Ben el Mouhoub et celle de Chellata. Aziz ne put donc pas continuer la guerre contre les troupes françaises, surtout après la reddition d'El Haddad (son père) qui a influé sur le moral de Boumezrag El Mokrani. (frère de Mokrani) Le 13 juillet, Cheikh-el-Haddad, porté sur une civière et suivi d'une longue file de khouans sans armes, vint faire sa soumission avec ses deux fils. Le spectacle fut émouvant ; l'âge du vieux cheikh, ses malheurs, sa figure émaciée par toute une vie d'ascétisme et de réclusion, la dignité de son attitude frappèrent les plus sceptiques et les plus indifférents : Je suis comme un mort entre vos mains, dit-il au général Saussier. Les personnes arrêtées parmi les principaux dirigeants de l'insurrection furent traduites devant les tribunaux civils et militaires. Application de la politique de la déportation en Nouvelle Calédonie, notamment à l'égard Boumezrag El Mokrani et des deux fils de Cheikh El Haddad, Aziz et Mohamed. Une peine de prison dans l'isolement pour une durée de cinq ans fut prononcée à l'encontre de Cheikh El Haddad le 19 avril 1873, mais compte tenu de son âge avancé, il ne supporta pas la prison de Coudiat-Aty de Constantine et mourut dix jours seulement après sa mise en détention, dans l'anonymat le plus complet


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