«La constitution actuelle dispose, certes, d'éléments qui confèrent à nos
institutions une stabilité, mais il y a indéniablement des choses
à changer et à
rectifier», a affirmé, hier, Cheikh Bouamrane, président
du Haut Conseil islamique (HCI).
Que faut-il changer ? Réponse de Cheikh Bouamrane:
«Tout changement doit tenir de la triptyque justice, respect et égalité.» «Tout
le monde doit exprimer ses points de vue. Une synthèse sera, par la suite, faite
et elle devra être soumise à un référendum. Car seul le peuple est souverain», a
expliqué Cheikh Bouamrane qui était invité de
l'émission politique de la radio Chaîne 3.
«Il y va ainsi, énumère-t-il, de la question liée à la limitation des
mandats présidentiels et au choix entre le système parlementaire mono ou
bicaméral».
«Toutes les grandes divergences ne peuvent être tranchées que par un
référendum», insiste le président du HCI qui souligne que «la notion de
l'éthique doit être au centre de toute action politique».
Cheikh Bouamrane a été reçu, la semaine
dernière, comme personnalité nationale, par la commission Bensalah.
Le président du HCI indique qu'il a présenté à la commission de l'instance des
consultations politiques une série de propositions sur la méthode à procéder
pour consacrer un changement en Algérie. «Tout le monde a le droit de
s'exprimer. La démocratie veut que la majorité l'emporte. Mais, toutes les
minorités qu'elles soient religieuses ou politiques ont le droit au respect par
la majorité», dit-il encore. Sur la question des libertés, M. Bouamrane se dit être contre «toute condamnation des
journalistes à la prison pour leurs opinions». «En cas de diffamation, explique-t-il,
la justice peut infliger des amendes mais elle ne doit, en aucun cas, condamner
un journaliste à la peine de prison». Le Dr Bouamrane
a insisté sur l'intangibilité de l'Islam comme religion de l'Etat, l'éducation
religieuse authentique dans la formation. Il plaide pour la promotion de la
culture de l'Islam authentique et lance un appel à l'institution en charge de
l'Education d'inculquer les vrais principes de la culture et de l'éducation
islamiques dans les écoles notamment, afin de prévenir des fléaux de société. Des
fléaux, énumère-t-il, qui ont pour nom : drogue, suicides et violences. «Ce
sont des phénomènes qui doivent être éradiqués de notre société. Cela passe par
la prévention censée être assurée par l'éducation», explique-t-il. Le président
du HCI propose à ce que «le secteur de l'Education enseigne à l'école une
culture religieuse authentique». Parce qu'affirme-t-il «elle nous protège des
fléaux sociaux». «Il y a indéniablement un malaise social marqué par
l'explosion de l'émigration clandestine, une fuite de nos compétences à
l'étranger et un chômage galopant», constate Cheikh Bouamrane.
«Jusque-là, on n'a pas donné à l'Education et à la Culture la place qu'elles
méritent», déplore M. Bouamrane. «Nous avons déjà
pris part à une commission de réforme de l'Education, mais nos propositions
n'ont pas été prises en compte», regrette le président du HCI. Ce dernier lance
un appel à la presse écrite et audiovisuelle, à même de diffuser la culture
éducative basée sur les percepts de l'Islam authentique. Sur le plan religieux,
M. Bouamrane plaide en faveur de la création d'un
conseil national de la «fetwa».
Invité à donner son appréciation sur la condition des femmes en Algérie, l'invité
de la radio estime que «l'égalité absolue n'existe nulle part. Les femmes ont
aujourd'hui accès à la culture et à l'éducation». Sur l'accès des femmes aux
postes de responsabilité en politique, le président du HCI s'est dit être
«contre les quotas pour les femmes mais plutôt pour le mérite. Il faut que les
femmes s'imposent en politique».
Sur le plan international, M. Bouamrane dira
que les révolutions qui ont eu lieu en Tunisie et en Egypte sont liées à «une
soif de liberté, de justice et de démocratie des peuples». Enfin, et en ce qui
concerne le phénomène de l'islamophobie qui touche, de
plus en plus, l'Occident, Cheikh Bouamrane soutient
que le seul remède à ce fléau est de promouvoir le dialogue entre les
différentes cultures dans le monde».
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Posté Le : 19/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com