Algérie

Cheïkh Abdelkrim Dali


Le rossignol du haouzi, le passeur du terroir 2ème partie Non loin de là, à la rue Lamoricière (actuellement rue des Frères Benchekra) en bas du cinéma Le Colisée (livré à l’abandon), se trouve la boutique de fabrication de «zlabia» de ses deux cousins Ghouti et Sid Ahmed. «C’est ici que Abdelkrim Dali venait travailler comme apprenti, il trempait les morceaux de zlabia dans le miel…», nous renseigna-t-il. En 1918, à l’instar des enfants de son âge, il fréquenta l’école coranique de Djamaâ Chorfa puis, en 1920, l’école indigène Décieux, actuellement école primaire El Abili. Très tôt, il se découvrit une forte attirance pour la musique à laquelle il vouait un véritable culte (une authentique vocation) et tout en continuant à fréquenter l’école à l’âge de 11-12 ans, il allait être de plus en plus attentif à la musique.  Son père, confiseur (halwadji) de son état (tenant boutique à Derb Hlaoua, en face de Djamaâ Sid El Qa’li) voulant lui faire apprendre un métier, l’engagea chez un coiffeur qui, force du destin, recevait la visite des grands Cheikhs de la musique andalouse qui impressionnait fortement le jeune Abdelkrim qui s’intéressait déjà à apprendre les rythmes. Son talent fut décelé par Cheikh Abdesslem Bensari (à ne pas confondre avec son «paronyme» Larbi Bensari), grand maître du Medh, qui l’intégra dans son orchestre en tant que drabki (percussionniste), il n’avait alors que 11 ans. «Abdelkrim Dali a vécu une période particulière en ce sens qu’à la même date de sa naissance, il y avait Cheïkh Redouane et Redouane était protégé par son père, ils avaient le même âge, j’ai des enregistrements de Dali et Redouane à 16 ou 17 ans, il est difficile de faire la différence entre les deux… Je suis sûr que Cheïkh Larbi Bensari connaissait la valeur artistique de Abdelkrim Dali, mais nous savons tous que c’était quelqu’un de très possessif, il avait tout misé sur Cheïkh Redouane… Pour vous dire que c’est un itinéraire difficile dans la première partie de sa vie, en ce sens que, d’une part, il était orphelin, d’autre part, il n’est allé que vers des orchestres où d’autres n’allaient à cette époque, avec tous les tabous qu’il y avait, ces préjugés, cette guerre ouverte avec Cheïkha Tetma… Il fallait beaucoup de courage, il fallait oser…», nous confia Omar Dib. Trois années plus tard, il rejoignit l’orchestre de Cheikh Omar Bekhchi qui fut son second maître et lui inculqua les bases de la musique andalouse. C’est ce Cheikh qui lui assura sa fonction de chanteur et d’instrumentiste polyvalent (rebab, luth, kamendja, flûte…). Cette même année, avec son nouveau maître, le jeune musicien a accompagné au tar (tambourin) Maâlma Yamna, la célèbre cantatrice d’Alger. A la demande de cette dernière qui animait une soirée de mariage, Abdelkrim Dali a eu l’honneur d’improviser avec sa belle voix un istikhbar. Cette grande dame lui prodigua beaucoup de conseils car elle voyait déjà en lui un futur Cheikh.   Allal Bekkaï A suivre…
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