Chef de bande à 15 ans

Qui n'a pas en mémoire cette triste histoire d'une bande dirigée par un certain «Essaroukh».
Composée d'une dizaine d'éléments, pour la plupart des repris de justice, cette bande, au triste palmarès, sévissait dans la région d'El Bouni et ses environs dans la willaya de Annaba en 2008. Elle avait, durant des mois, défrayé la chronique locale, tant par le nombre, que par la sauvagerie de ses méfaits commis pour la plupart dans les environs du Marché d'intérêt national (MIN), marché de gros de fruits et légumes, situé en pleine zone industrielle d'El-Bouni. Il ne se passait pas une matinée durant cette période, sans qu'un ou plusieurs marchands de fruits et légumes qui fréquentaient ce marché y soient rackettés, et gare à celui qui osait protester.
Ils orchestraient des opérations d'une organisation telle qu'elle marquera longtemps les esprits notamment des concernés par la violence et la sauvagerie par laquelle elles étaient perpétrées. Ces opérations étaient exécutées au niveau d'un virage particulièrement dangereux situé à proximité du lieu dit «Bidari» ou à hauteur d'un passage à niveau. On comprendra aisément par la suite, après la lecture de l'acte de l'accusation, les causes qui ont poussé les riverains à qualifier l'endroit de réel coupe-gorge. S'il n'avait fallu que quelques jours d'investigations à la Gendarmerie nationale pour neutraliser, pratiquement, la totalité de la bande, il n'en a pas été du tout de même pour capturer le fameux «Essaroukh». Rusé, il aura donné du fil à retordre aux enquêteurs des mois durant. Il a fallu dépêcher sur les lieux un groupe entier de «Ninjas» de la brigade de recherches du groupement de la Gendarmerie nationale à à bord de véhicules banalisés pour enfin en venir à bout.
Le procureur général près le tribunal d'Annaba était resté sans voix durant de longues minutes et avait eu du mal à croire que ce jeune garçon, tout juste sorti de l'enfance, d'à peine 15 ans, était celui qui se faisait appeler «Essaroukh».