Algérie

CHEBHA, DE RACHID HARBI



CHEBHA, DE RACHID HARBI
Chebha est un roman vivace, vivant, écrit par un homme en colère. Connu pour avoir vomi ses vérités sur l'incarcération des cadres gestionnaires au temps de la purge initiée par des forces pas si occultes que cela, Rachid Harbi a pris, cette fois, sa plume pour aller tâter les douleurs sociétales. Ancien cadre de l'Eniem, emprisonné en 1996, deux fois acquitté, il a réglé ses comptes avec le pouvoir et le système judiciaire à travers des écrits journalistiques et deux livres parus il y a quelques années. A soixante-sept ans, attendri peut- être, il vient de publier un récit— Chebha — aux éditions El Amel, qui narre l'histoire singulière mais pas du tout ordinaire d'une Algérienne moyenne. Eprise de vie tout simplement. Une jeune fille martyrisée et qui, à l'aide de son seul karma, a fini par sortir la tête de l'eau. Chebha, titre de l'ouvrage et prénom d'emprunt, a bel et existé. L'histoire racontée par Rachid Harbi est réelle. C'est celle de l'éclosion d'une fillette, de son extinction puis de sa résurrection. Violée par le deuxième mari de sa mère qui s'avérera être son géniteur à l'âge de trois ans, déchirée donc par le doigt de son propre père, elle survit au choc, se soulève et se porte avec la douleur accrochée à ses haillons pour aller courageusement affronter le monde et l'école algérienne. Elle en sort bachelière, devient universitaire. Un jour elle découvre que Ferroudja, sa mère, couche avec un amant dans un garage égaré dans les bois. Le traumatisme la fêle... Elle se met à boire, à fréquenter les bouges et les cabarets. Elle découvre l'argent et le luxe. Chebha est d'une beauté lumineuse. Elle devient même la «femelle» d'un prince qatari, d'un viceconsul étranger. Elle vend surtout son corps tous les soirs, notamment lorsqu'elle va chez El Houaria, la madame Claude algérienne, entremetteuse de son état. La fiction se mêle à la réalité lorsque Pédro, un Ibérique, en tombe amoureux. Il la sort de la nasse et lui rend sa dignité. La vraie Chebha existe, elle est aujourd'hui mère de famille, propriétaire d'un superbe commerce et d'une très belle villa sur les hauteurs de la corniche oranaise. La Chebha du roman de Rachid Harbi livre sous la plume de l'auteur toutes cette détresse et ces insanités que subit la femme algérienne au quotidien.Meziane OuradChebha de Rachid HarbiDiffusion édition El Amel




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