Cheb Khaled tout feu tout flamme Le Casif était plein comme un 'uf

Annoncé plusieurs jours à l'avance, ce spectacle précédant celui animé par le chanteur et compositeur irakien Kadhem Saher au même lieu, a drainé de nombreux spectateurs venus d' Oran, Tlemcen, Béchar, Ouargla, Boumerdes, Bouira et Béjaia, pour voir l'artiste, qui a su, comme à l'accoutumée, et à sa manière, répondre aux attentes des jeunes qu'il a gratifiés d'une quinzaine de ses tubes, égrenés pendant près d'une heure et demie. C'est vers 23h30mn qu'il apparut sur scène et il fut accueilli avec des ovations nourries. Flanqué d'un tee-shirt de couleur verte sur un jean, pour mieux faire aspect jeune, il salua le public avec un salam alikoum ponctué d'un sourire large, à la limite de l'hilarité le caractérisant, avant d'entamer les chansons de son répertoire. Ana mariyoul, Ya chaba, Malha, Rouhi ya Wahran, Wahran, Bakhta, Samira, Aicha, Didi, S'hab baroud, Wali darek, Andalousia, Trig elycée, Wine al harba, Hiya hiya, c'est la vie, son dernier tube au succès mondial, sont entre autres, quelques chansons qui ont fait vibrer les adeptes du raï. Des chansons déclinées avec une musique toute faite de rythme et intégrant plusieurs instruments, dont la guitare, le luth, la basse, le synthétiseur et le saxophone, joués par un orchestre dont les membres sont issus de différentes nationalités, témoignant du fait, si besoin est, de la transcendance de la musique. Visiblement heureux de se retrouver parmi un public qu'il ne découvre pas pour la première fois, le chanteur, doté d'un sens inné d'animateur, a fait exploser la scène. Ce concert s'est achevé avec une certitude qu'il fera date dans les annales artistiques dans l'Algérois, pour avoir offert au public des moments de bonheur inoubliables.Samira Sidhoum
Rencontre avec l'artiste : « L'artiste peut vivre de son art à condition qu'il se crée une organisation appropriée »
Entretien réalisé par Samira Sidhoum
Vous avez décidé de quitter la France, avec votre famille, pour vous établir définitivement au Maroc, à cause du mariage pour tous. Peut-on savoir si cette décision est effective '
Ce n'est pas une rumeur. Nous résidons actuellement entre la France et le Luxembourg et nous faisons des retours réguliers au Maroc. Cette décision ne vient pas du néant. Nous avons été heurtés de voir légalisé le mariage homosexuel en France, ce qui nous a fait prendre la décision d'élever nos enfants dans un autre pays.
Avez-vous tracé un programme spécial pour votre participation au Casif '
A vrai dire, je ne trace jamais de programme, je me contente de chanter en variant à chaque fois des tubes de mon répertoire. Cette manifestation s'inscrit dans l'ambition de renforcer la connaissance et l'intérêt porté par nos concitoyens à la musique universelle et elle représente aussi une consécration des efforts déployés, jusqu'à présent, pour inculquer la diversité de la musique dans la vie culturelle.
Vous avez participé au festival de Timgad. Comment avez-vous trouvé le nouveau site '
L'organisation des soirées du festival en dehors du site archéologique est devenue vitale pour la préservation de ce patrimoine historique dont plusieurs parties s'étaient dégradées au cours des dernières années sous le poids des engins et des installations nécessaires à la tenue des concerts. J'estime que la construction d'un nouveau théâtre pour le festival était devenue en effet une urgence pour préserver ce précieux vestige archéologique classé patrimoine mondial. Les ruines de Timgad représentent un héritage qu'il est nécessaire de protéger.
Vous venez de recevoir à Tanger une distinction de la part de la fondation du festival méditerranéen de la culture amazighe, quel est votre sentiment '
Je suis heureux et honoré de me produire a Tanger. Ce que je retiens de ce festival, c'est qu'il a pour objectifs de contribuer à la diffusion des valeurs de tolérance, de modernité et de coexistence, de renforcer l'attractivité touristique de la ville de Tanger et de participer à l'animation de ses différents espaces.
Aujourd'hui, les jeunes talents émergent pour la plupart dans des émissions comme Alhane Oua Chabab, Arab idol ou encore Arab got's talents. Pensez-vous que ces émissions contribuent réellement à promouvoir ces nouveaux talents '
Ces émissions devraient inviter le téléspectateur à apprécier les multiples prestations. Ce sont également des espaces de convivialité et de joies partagées où se croiseront des expériences. A mon avis, l'idéal serait de former et d'encadrer ces jeunes pour leur offrir une ossature permanente et solide.
Pensez-vous que l'artiste peut vivre de son art en Algérie '
L'artiste peut effectivement vivre de son art à condition qu'il se crée une organisation appropriée. Il est vrai qu'il est difficile de nos jours de joindre les deux bouts. Cependant, tout est question de volonté.