Assassiné le 29 septembre 1994, alors qu’il venait d’avoir 26 ans, et une douzaine d’années après sa disparition tragique, Cheb Hasni reste encore l’idole de centaines de milliers de jeunes. Ils n’oublieront, sans doute jamais, la grande star de la chanson sentimentale dans le genre adulé, le raï.
Beaucoup de ses camarades de quartier ne pensaient jamais que ce fils de Gambetta, allait connaître cette fin atroce après avoir percé d’une manière fulgurante dans le monde du showbiz, presque à son insu, diraient certains.
Natif de l’année 1968, Hasni Chakroun était devenu une star, mais n’avait rien changé dans ses habitudes, dans ses rapports avec sa famille et ses proches. On rapporte qu’il «eut une enfance calme, très timide, et quelque chose au fond de lui l’a laissé différent des autres enfants, c’est sa douceur, sa sincérité et sa gentillesse avec les gens dont il se faisait apprécier d’emblée».
Toute personne qui a connu Hasni, a remarqué sa timidité. Sa mère espérait pour Hasni de grandes études.
Mais dès la quatrième année moyenne, le jeune Hasni commence à montrer des signes de fatigue face à l’école, et à s’absenter de plus en plus souvent, jusqu’à quitter complètement l’école. Ses parents ont bien tenté de le ramener à la raison, mais sans succès. Hasni n’était pas et ne pouvait pas être fait pour des études longues et austères. Hasni ne pouvait être qu’artiste, sinon rien!
La chanson prémonitoire
Ce qui devait arriver, arriva, et le succès obtenu par les premières cassettes de Cheb Hasni, allait étonner Hasni Chakroun lui-même.
Beaucoup lui prévoyaient un grand avenir dans la chanson. Il avait une voix et un style qui plaisent aux jeunes.
Une rumeur avait circulé sur la mort prétendue de Cheb Hasni. Pour démentir l’intox et rire de la mort, Cheb Hasni chante «Chta ghachi oua chta chirat».
Une chanson où il imagine ce qui s’est passé durant sa mort virtuelle, comment on s’était précipité aux nouvelles, comment ses admiratrices...
Mais sa vraie mort, celle décidée et froidement exécutée par les terroristes, a été un véritable choc dans l’esprit de millions d’Algériens. Ce fut un funeste jeudi 29 septembre 1994. Près de son domicile dans le quartier de Gambetta, à Oran. Il venait de terminer l’enregistrement d’une énième cassette et s’apprêtait à se rendre en France pour une tournée.
La foule avait envahi le service des urgences de l’hôpital d’Oran où a été transporté Cheb Hasni. Une scène pratiquement «vécue» par l’artiste dans sa chanson prémonitoire «Chta ghachi, oua chta chirat». Mais cette fois-ci, les balles meurtrières étaient réelles, comme les larmes de toutes les «chirat» de la chanson.
Posté Le : 30/09/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : A. Bahri
Source : www.echo-oran.com