Algérie

Chaud devant!


Fraichement débarqué de l'oasis Taghit, où ils ont séjourné depuis le 24 février dernier, 23 artistes provenant du Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie), du Sahel (Mali, Niger) et des Etats-Unis, se sont chauffés sur la scène d'Alpha Tango, jeudi soir, et cela devant un public nombreux en délire avant de donner leur ultime spectacle de restitution le 11 mars dernier à l'opéra d'Alger. Coaché par le grand batteur et artiste Karim Ziad, le concert, animé sur une scène flanquée de sable, clin d'oeil au désert, avait des allures d'un «Maghreb and freinds» revisité. Karim Ziad qui travaillera, en effet, durant la résidence artistique avec les artistes américains, notamment, les accompagnera de façon à que ces derniers comprennent la rythmique de la musique traditionnelle algérienne et l'intègrentr ainsi dans la leur, tout en faisant rejaillir l'âme de l'Afrique, ces racines qui réunissentt nos deux continents, l'un étant le berceau de l'humanité et l'autre le récipiendaire de ces hommes venus de contrées lointaines, amenés comme esclaves, notamment pour travailler dans les champs de coton...Aussi,Le concert donné jeudi dernier, n'était pas le concert de la restitution, mais plutôt celui de l'amitié et de la fraternité avant tout.
En effet, le public a eu droit à des jams sessions où les artistes ont choisi de «boeuffer» ensemble en toute joie et harmonie faisant partager ainsi ce plaisir avec l'assistance qui a ressenti cet échange musical tout en s'abreuvant à nouveau de nos origines africaines.
Les sons en fusion sur fond de lumière rouge tamisé finissaient par insuffler au décor une ambiance feutrée bien intimiste, voire sensuelle à ce spectacle où d'aucuns se sont lâchés jusqu'à la transe.
Le tempo était riche. De l'Afrique subsaharienne, aux Amérique avec le rap des bas-fonds, de la mélancolie du désert, aux cérémonies conviviales ou bien roots de chez nous, jusqu'aux nappes endiablés de la batterie d'un Karim Ziad, la scène, vibrante, dévoilait toute sa beauté en se donnant entièrement au public. D'une voie forte ou caressante, venue d'ailleurs, celle d'une chanteuse malienne ou américaine, pour finir par «s'enjailler» avec la danse koupé décalé ou encore raï et aâlaoui avec cette danseuse bien plantureuse et son déhanché généreux, le spectacle était à son comble. Un avant- goût de ce qui attendait le public vendredi soir. Une entrée en matière bien concluante pour ce groupe constitué par l'amour de la musique, chacun venu avec son style, son monde, sa culture et son instrument pour donner à voir et surtout à écouter un melting-pot de sonorités bien métissées parfois, mais toujours rehaussé à la sauce africaine...la source même de cette fondation artistique et culturelle, née d'une collaboration conjointe entre le ministère algérien de la Culture et l'ambassade des Etats-Unis. Jeudi soir, c'était chaud chez Alpha Tango. Le show en valait le déplacement. Un vent de liberté a soufflé par ici donnant lieu à cette réflexion soulevée par un des spectateurs: « Il nous manque ce genre d'endroit pour faire la fête et debout en Algérie! Car il y en a marre de ces concerts avec chaise et ambiance guindée!» En effet, à Oueld Fayet, jeudi soir, le public s'est permis un voyage faute d'avion, mais quel voyage! Celui des sens et des émotions en profusion! À refaire donc!
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