Santé et environnement. Voilà un sujet sérieux et aussi sérieusement galvaudé par les pouvoirs publics qui, jusqu'à maintenant, considèrent que c'est avec force gesticulations de ceux qui, respectivement dans leurs attributions, en font leur cheval de bataille dès qu'ils prennent fonction. Autrement dit, à chaque fois qu'un remaniement dans l'exécutif gouvernemental a lieu et nous en donnons l'exemple phare caractérisé par l'intrusion d'un Premier ministre fraichement désigné qui, tel Héraclès nettoyant les écuries d'Augias, sommait ses troupes de «nettoyer le pays». «Que cela soit écrit et accompli», disait Ramsès II, et c'est à cela justement que se sont employés avec une formidable énergie et un exceptionnel zèle tous ceux à qui était intimée l'instruction. L'environnement, si tant est que les artères fréquentables des grandes villes en soient le seul exemple, allait donc changer et les citoyens brutalement sevrés de ce qui faisait leur décor habituel. Mais pas pour longtemps, car très vite la nature humaine allait reprendre ses droits et, par voie de conséquence, les citoyens de revenir à des habitudes à la limite du trait génétique, c'est-à-dire se débarrasser aux quatre vents de tout ce qui les encombre, à commencer par les ordures ménagères, et, de l'autre côté, les services de la commune «harassés» par une charge de travail inhabituelle, mais aussi faute d'équipements adéquats, ne pouvaient avoir meilleur argument pour baisser les bras. «Chassez le naturel et il revient au galop», dit l'adage. A moins d'un semestre de la pharaonique entreprise d'un Premier ministre ou bien naïf sinon sincère dans la mesure où il croyait franchement fouetter l'amour propre de ses concitoyens, et qui se retrouve à constater combien il est difficile de faire remonter l'eau contre son cours habituel. Bien avant Abdelmalek Sellal, le Pr. Aberkane avait, déjà en janvier 2000, réfléchi à une vision civilisée ou bien normale de la ville du Khroub, et avait mis en place toutes les conditions pour matérialiser le projet sauf que, quitte à reprendre une formule célèbre, «il s'est trompé sur le peuple». En conclusion, le problème est civilisationnel et rien d'autre.
A. L.
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Posté Le : 02/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Lemili
Source : www.latribune-online.com