Chasser la malédiction

Aujourd’hui, la sélection nationale a surtout un prestige à défendre devant un adversaire avide de se racheter après son parcours en demi-teinte réalisé lors de la dernière phase finale de la Coupe d’Afrique des nations.
C’est parti ! Pour l’équipe nationale de football version Saâdane, l’aventure dans les éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010 commence aujourd’hui à 19h30, heure locale (20h30, heure algérienne), au stade Léopold-Sédar-Senghor (ex-stade de l’amitié), face à la redoutable formation du Sénégal. Un adversaire décidé plus que jamais à relever la tête après sa désillusion enregistrée lors de la CAN 2008. Cela exclut, en revanche, tout excès de confiance, même si les Sénégalais seront amoindris des services de plusieurs joueurs-clés, à l’image de Mamadou Niang (buteur attitré de l’Olympique de Marseille), Habib Bey (OM), Souleymane Diawara, pour ne citer que ceux-là. La grande motivation des Lions de la Terranga, qui occupent la 50e place au classement FIFA, peut donner le tournis aux Verts. À ce titre, le sélectionneur national a bien fait de rappeler durant le stage de France qu’un bon résultat à Dakar “permettra à l’Algérie d’aborder la suite du parcours autrement dans de meilleures conditions”. Pour ce faire, le sélectionneur national a tenu un langage franc à ses joueurs en leur rappelant l’amer souvenir de la double élimination à la phase finale de la CAN 2006  (Égypte) et celle de 2008 (Ghana). “La réalité est là : nous n’avons plus participé à une phase finale de la Coupe d’Afrique depuis quatre ans. Donc, chacun de vous doit se transcender afin que l’Algérie revienne au devant de la scène. Il ne faut pas se fier aux résultats enregistrés du Sénégal lors de la dernière CAN. Les Sénégalais ont un prestige à défendre, comme nous d’ailleurs”, a-t-il affirmé. Le ton est donc à la vigilance. Le groupe s’est contenté hier d’un seul galop d’entraînement au stade Léopold-Sédar-Senghor qui dispose d’une pelouse jugée satisfaisante par le staff technique national. “L’Algérie reste tout de même une grande nation de football car même si elle a raté à deux reprises les deux dernières phases finales de la CAN, il n’en demeure pas moins qu’elle recèle un bon groupe à même de lui permettre de retrouver sa place d’antan”, nous a déclaré un journaliste de la presse sénégalaise. Et de poursuivre : “L’Algérie est capable du meilleur comme du pire. C’est une sélection imprévisible qui pourra créer beaucoup de problèmes aux Lions. Le Sénégal doit se méfier de l’Algérie.”
Entre la détermination des uns et la vigilance des autres, la rencontre s’annonce sur fond de bataille psychologique où les Verts seront appelés à sortir le grand jeu pour aspirer décrocher un résultat probant sur les terres sénégalaises. Jules Bocandé, l’ancien international sénégalais qui occupe le poste de coordinateur de la sélection sénégalaise, résume bien la situation. “On s’attend à une confrontation très disputée. L’Algérie reste l’Algérie,  c’est-à-dire une grande nation du football. En dépit de ses déboires durant ces dernières années, notre adversaire est à prendre très au sérieux”, affirme-t-il. Néanmoins, il faut dire que la partie ne sera pas de tout repos pour les Algériens devant un adversaire qui recèle en son sein des éléments aux qualités avérées qui sont en train de faire les beaux jours de leurs clubs en Europe. On peut citer Abdoulaye Diagne Faye (Newcastle, Angleterre), Guirane N’daw (Sochaux, France), Mendy (Bastia, France), Diomansy Kamara (Fulham, Angleterre), Kader Mangane (Lens, France), Mendy (Bastia, France), El Hadj Diouf (Bolton, France), Henri Camara (West Ham, Angleterre), Pape Modou Sougou (Leiria, Portugal), pour ne citer que ceux-là. Les choses sérieuses débuteront cet après-midi pour l’équipe nationale dans cette nouvelle aventure continentale.