Après des mois de tergiversation, les capitales occidentales commencent à se préoccuper, sérieusement, de la problématique de la sécurité dans le Sahel. Ces pays ont rejoint les pays du Sahel, dits les pays du Champ, dans leur souci de lutter contre le terrorisme dans une région qualifiée par le président malien de «déjà fragile» sur le plan sécuritaire.Alger est donc redevenue, en l'espace d'une semaine, une Mecque par laquelle doivent passer tous ceux qui ont le souci de redonner sa sérénité à la région. Une région devenue plus difficile depuis que des groupes de Libyens, issus de différentes tribus et mouvances idéologiques, ont décidé de chasser du pouvoir Mouammar El Kadhafi. L'homme a non seulement été «débarqué» de Tripoli, mais il a fini par être lynché, puis tué dans des conditions encore troubles, malgré les images accablantes qui ont fait le tour du monde.La chute de Kadhafi a produit une situation inextricable. Des armes de tous calibres circulent dans toute la zone. Une donne qui a poussé l'Algérie à tirer la sonnette d'alarme. Puisque malgré tous les moyens dont il peut disposer, un Etat ne peut, à lui seul, faire face à une situation aussi compliquée dans des frontières aussi étendues.Les Américains, qui un temps ont caressé le rêve d'installer une base militaire dans la région, sont les premiers à s'en inquiéter. Le secrétaire d'Etat adjoint chargé du Moyen Orient, Jeffrey D. Feltman, a visité Alger la semaine dernière. Il est venu écouter les responsables algériens sur la situation dans la région, a-t-il dit. Sa visite coïncide avec la mort de Kadhafi. Mais pas seulement. «Nous sommes désireux de renforcer la coopération entre les deux pays (Algérie et Etats-Unis) afin d'empêcher et de maîtriser le trafic d'armes à partir de la Libye», avait-il dit lors d'une conférence de presse à Alger. M. Feltman a mis en exergue l'expérience algérienne en matière de lutte contre la criminalité transfrontalière, particulièrement le trafic d'armes. Les Anglais, représentés d'abord par le ministre des Affaires étrangères, William Hague, puis par le général major Robin Searby, conseiller du Premier ministre pour les questions de terrorisme, ont emboité le pas aux Américains. Les deux responsables britanniques ont mis en avant non seulement la nouvelle donne dans le Sahel, mais surtout le rôle «primordial» que joue l'Algérie dans la région. «Notre priorité dans le domaine de la lutte contre le terrorisme avec L'Algérie est d'avoir une action effective pour contrer ce fléau dans la région du Maghreb. C'est notre priorité dans le domaine de la coopération sécuritaire», avait-il dit. Le major Robin Searby, qui a co-présidé avec Rezzag Bara le groupe de contact qui réunit les deux pays autour de la lutte contre le terrorisme, a réitéré, lui aussi, la confiance qu'il fait en notre pays dans ce domaine.Le président malien, Amadou Toumani Touri, est le dernier à visiter l'Algérie. Lui aussi est préoccupé par la situation dans le Sahel. Une région où se situe son pays. «Aujourd'hui, ce sont des armées entières qui quittent la Libye lourdement armées et qui reviennent vers leurs pays d'origine, et le Mali en fait partie», a-t-il confié à la télévision algérienne. Le président malien sait de quoi il parle, lui dont le pays est victime à la fois de la rébellion touarègue et des terroristes de l'AQMI.La question qui mérite d'être posée est de savoir si ces conciliabules mèneraient à quelque chose.
A. B.
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Posté Le : 29/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Boukhlef
Source : www.latribune-online.com