Algérie

Chasse aux bidonvilles



Les services municipaux de la commune de Misserghine sont passés à l'acte. En mettant à exécution leur programme portant sur l'embellissement de la ville, ils ont procédé à la démolition de 32 bidonvilles dans le quartier «La Concorde». Ce fléau a connu, ces dernières années, une expansion aux allures phénoménales à travers l'ensemble des 26 communes composant le territoire de la deuxième capitale du pays, Oran. D'importants moyens matériels ont été utilisés par ces services appuyés par les éléments de la Gendarmerie nationale. Dans leur mode d'emploi, les squatteurs, outre la transgression de la loi, orchestrent également des dépassements contre les biens publics, notamment les fermes agricoles, les espaces forestiers et autres lopins de terrains devant servir d'assiettes pour des projets d'utilité publique. Nombreuses ont été ces opérations de démolition qui ont été lancées partout aux quatre points cardinaux de la wilaya. Force est de constater que le phénomène est resté en l'état à telle enseigne que les spécialistes dans l'habitat et du design urbain sont unanimes à dire que la ruralisation continue à frapper de plein fouet les grands centres urbains composant la wilaya d'Oran. La très commerçante daïra d'Es Senia, située dans le sud-ouest d'Oran, en est un exemple concret. Les membres de la commission en charge de la problématique du bidonville font, dans leur rapport, état de 20 000 taudis essaimés aux quatre coins entourant la ville. Ce chiffre représente 50% des bidonvilles implantés recensés dans les 26 communes et les neuf daïras de la wilaya d'Oran. Ces « favelas » ne répondent à aucune norme de construction à légaliser ni encore moins aux standards de sécurité. Les services en charge de cette problématique ont recensé plusieurs dizaines de bidonvilles dressés près des voies ferrées appartenant à la Sntf, d'où des risques majeurs auxquels sont exposés leurs occupants. Plusieurs autres centaines sont érigées sur des terrains publics entravant la roue du développement, telle que la mise en place des canalisations d'eaux usées, l'alimentation des ménages en eau potable, le bitumage des routes, rues et ruelles, l'éclairage public et son renforcement pour les besoins de la consolidation du plan sécuritaire, électrification, chantier de gaz de ville. La généralisation de ces constructions illicites et tous ces bidonvilles a, dans plus d'un cas, été «motivée» par le problème lié au logement. Le secteur urbain de Bouamama, où a été saisi, récemment, un nombre important de têtes d'ânes par la Gendarmerie nationale, est un exemple illustratif à plus d'un titre. Cette délégation communale regorge de plus de 20000 bidonvilles dressés sur le tissu forestier relevant des services domaniaux. «Dans tous les cas, le phénomène disparaîtra. C'est une question de temps», a-t-on indiqué, soulignant que «le logement soulevé comme alibi n'est plus d'actualité compte tenu de la disponibilité, en quantités suffisantes, de logements». En effet, la wilaya d'Oran s'affaire, ces derniers jours, à reloger plusieurs milliers de familles en mal de logement. «Ces opérations disparates, démolition et relogements, se poursuivent simultanément», a-t-on expliqué.


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