Algérie

Charte pour la paix et la réconciliation «Aucun repenti n'a été indemnisé»



Le gouvernement est plus que jamaisdécidé à poursuivre la politique de la réconciliation nationale et la lutteengagée contre les terroristes en activité et qui refusent de déposer lesarmes.C'est ce qu'a souligné hier le chef de lacellule d'assistance judiciaire de mise en oeuvre de la Charte pour la paix etla réconciliation nationale, M. Merouane Azzi, au forum d'El Moudjahid. Leconférencier a affirmé qu'il n'y aura pas de retour en arrière et que legouvernement ne renoncera pas à la politique de la réconciliation nationale,tout en poursuivant son combat contre les terroristes. « Il n'y aura pas deretour à la politique d'éradication », a-t-il précisé. Maître Azzi a soulignépar ailleurs que malgré les derniers attentats, la situation sécuritaire nepeut être comparée à celle des années 90. Et d'ajouter: « Certains n'ont pascompris que la réconciliation est venue pour aider les familles victimes duterrorisme et non pas les terroristes qui ont commis des crimes ». Leconférencier a annoncé le règlement de près de 18.000 cas d'indemnisation dont80% concernent les disparus. Quelque 50.000 demandes d'indemnisation ont étédéposées auprès des commissions de wilaya, a-t-il indiqué, ajoutant que près18.000 dossiers ont été réglés en attendant l'examen du reste des dossiers etl'indemnisation des personnes qui y ont droit en vertu de la charte. Leconférencier a rappelé que la Charte pour la paix et la réconciliation nationalea pris en charge trois catégories bien précises. Les familles des disparus, lesfamilles des victimes du terrorisme et les personnes licenciées pour desraisons politiques liées à la tragédie nationale. «Hormis ces trois catégories,toute autre demande d'indemnisation est rejetée», a-t-il ajouté.Plus explicite, M. Azzi a indiqué que lesfamilles des victimes du terrorisme concernées sont les familles démunies dontle revenu est inférieur au SMIG précisant qu'aucun «repenti n'a bénéficié decette indemnisation dans le cadre de la mise en oeuvre de la Charte pour lapaix et la réconciliation nationale». Concernant les disparus, l'intervenant aindiqué qu'il existe «deux listes, la première compte 6.145 disparus et ladeuxième 17.000 terroristes abattus». «Le problème des disparus dont les nomsne figurent pas sur ces deux listes en raison de l'absence des procès-verbauxprouvant leurs décès, a été résolu après saisine de la présidence de laRépublique et leurs noms seront désormais introduits au cas par cas». M. Azzia, toutefois, souligné que sa cellule a relevé de fausses déclarations de lapart de certaines personnes «qui ont profité de la situation pour régler leurspropres comptes à travers le meurtre et identifié leurs victimes comme étantdes disparus» ou «les familles qui ont perdu contact avec leurs enfants établisà l'étranger». Et d'ajouter que «certains parents ont même tenté d'identifier àtort leurs propres enfants comme étant des terroristes abattus et ce en vue debénéficier de cette indemnisation». 80% des dossiers relatifs aux enfants nésdans les maquis qui ne sont pas inscrits à l'état civil ont été régularisés parvoie judiciaire, a-t-il encore indiqué.Le conférencier indiquera par ailleursque la cellule s'est également penchée sur le cas des prisonniers, acquittésaprès 5 à 6 ans de prison, et qui étaient soupçonnés sans preuve aucune d'avoiractivé avec des groupes terroristes. Et également le cas des familles qui ontsubi des pertes économiques, notamment celles qui ont vu leurs maisonsdétruites parce qu'elles abritaient des groupes terroristes, ou des commerçantset des chefs d'entreprises ayant subi des pertes. « Nous avons quelque 45.000 à50.000 dossiers dans ce cas. Nous attendons une réponse positive, puisque leprésident de la République a les prérogatives, comme le stipulent les textes dela loi portant Charte pour la paix et la réconciliation nationale, pour prendredes mesures supplémentaires qui ne figurent pas déjà dans la charte », aindiqué le même intervenant. Concernant les femmes violées par les terroristes,M. Azzi a indiqué qu'il existe un décret les concernant «et qui n'a pas étérendu public à grande échelle pour préserver leur dignité».De son côté, le président del'association nationale des patriotes, M. Bensaad, a saisi l'occasion pourévoquer le cas des familles de patriotes dont les enfants ont trouvé la mort,en le qualifiant de catastrophique. « Des familles, qui étaient à l'aisefinancièrement, se retrouvent aujourd'hui sans revenus et sans aucune aide », a-t-ilmentionné.


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