Algérie

Charef-Eddine Amara veut désamorcer la crise


La majorité des présidents de clubs sont en colère en raison de la crise financière qui secoue notamment les équipes qui ne sont pas parrainées par des sociétés nationales. La politique de financement sélective des pouvoirs publics à engendré un large fossé entre les deux groupes, faisant ressortir une injustice flagrante et institutionnalisée. Ces derniers jours, les présidents, réunis en marge de la rencontre qu'ils ont eue avec le président de la LFP, Abdelkrim Medouar, ont décidé de passer à l'action (voir notre édition d'hier). Des appels au boycott du championnat ont même circulé dans les coulisses. Pour tenter de désamorcer une crise naissante, le nouveau président de la FAF, Amara Charef-Eddine, prend l'initiale de les inviter à rompre le jeûne ensemble. "Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), M. Amara Charef-Eddine, a convié les présidents des clubs de la Ligue 1 professionnelle à un f'tour, ce jeudi 6 mai 2021 à l'hôtel Sheraton Club des Pins, à l'ouest d'Alger.Ce f'tour sera suivi d'une réunion de travail au cours de laquelle le président de la FAF va écouter les dirigeants de club qui devront faire part de leurs préoccupations et difficultés, notamment financières, toujours en pleine crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Cette réunion intervient à peine une semaine après la tenue du premier bureau fédéral et la demande pressante des clubs de rencontrer le nouveau président de la FAF afin d'échanger sur plusieurs sujets et surtout de débattre sur les solutions et autres résolutions à prendre pour la survie du football professionnel en Algérie", a annoncé hier un communiqué de la FAF. Lors de la réunion avec la LFP, les présidents de club ont mis en exergue "les difficultés financières auxquelles ils sont confrontés, notamment ceux évoluant en Ligue 1 professionnelle. L'absence de naming pour le championnat de Ligue 1 depuis deux ans, et donc de ressource financière pour la LFP. La difficulté de recouvrer les créances détenues auprès de l'EPTV, malgré la signature d'un nouveau contrat pour trois nouvelles saisons. La révision du modèle de contrats du joueur et de l'entraîneur et sa mise aux normes standards en prévision de la prochaine saison 2021/2022.
La nécessité de se rapprocher des pouvoirs publics afin d'examiner les possibilités de traiter les dettes des clubs (Cnas et IRG). La sollicitation de la Commission scientifique de suivi de la pandémie de Covid-19 pour examiner la faisabilité de vacciner les joueurs de football afin d'éviter aux clubs davantage de dépenses. La représentativité de la LFP au sein des commissions traitant du football professionnel. La révision du système de compétition qui doit concorder avec l'adaptation préalable de la réglementation. La demande des clubs de se réunir avec le nouveau président de la FAF". Charef-Eddine Amara avait répondu : "Les clubs sont tout à fait dans leur droit de réclamer les droits TV. Mais il faut qu'ils sachent que la télévision nationale n'a pas payé la FAF. En revanche, il faut dire aussi que les clubs constitués en sociétés commerciales doivent chercher d'autres sources de financement. Les droits en font certes partie, mais pas uniquement. Nous allons tout faire pour régler cette question importante de financement des clubs à travers une nouvelle politique dans ce domaine. Nous aurons bien sûr l'occasion d'aborder ce sujet avec plus de détails."
Plus d'une décennie après l'instauration du professionnalisme en Algérie, nos clubs professionnels, y compris ceux soutenus par les sociétés nationales, sont en situation de faillite. Les pouvoirs publics ont prévu dans le décret portant instauration du professionnalisme une période de grâce ou de transition de cinq ans pour permettre justement à ces clubs de trouver repreneur ou de s'organiser en SSPA. Autrement dit, même déficitaires, les clubs peuvent poursuivre leur activité, mais aujourd'hui ce délai de grâce est consommé. La nouvelle direction de la FAF doit proposer une reforme sérieuse aux pouvoirs publics.
SAMIR LAMARI
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