Algérie

“Chaque policier a droit à un don de 100 000 DA pour acheter son logement”



Dans cet entretien, le commissaire divisionnaire Hamdane Belarbi Salah, premier responsable du Service central de la santé, de l’action sociale et des sports au niveau de la Sûreté nationale (SCSASS), a expliqué les soucis de la DGSN quant à la prise en charge de façon effective et permanente de ses personnels et comment œuvre la DGSN à l’amélioration de leurs conditions de vie, de travail et de bien-être.Liberté : L’élément humain occupe une place de choix au sein de la DGSN. Quel est le rôle du département que vous dirigez ?
Hamdane Belarbi Salah : En effet, dans le cadre de la mise en application de ses programmes d’action, notamment la prise en charge effective et permanente de ses personnels, la Direction générale de la Sûreté nationale dispose d’un service central de la santé, de l’action sociale, des sports et des loisirs. Comme son appellation l’indique, il constitue une structure essentielle, dont les missions privilégiées sont complémentaires à celles de l’État en direction de la composante humaine et plus particulièrement le policier, compte tenu de la spécificité de ses tâches, de la noblesse du métier qu’il exerce pour veiller à la sécurité des personnes et des biens et préserver également les libertés individuelles et collectives, au prix d’innombrables sacrifices, faits d’abnégation, de disponibilité et de dévouement. 
C’est dans ce contexte d’ailleurs que le facteur humain est pris en charge au plan central, régional et local et ce, par la création de services idoines à même de gérer au mieux toutes les doléances des personnels, aux plans médical, social, psychologique, sportif, culturel et de loisirs. Au plan médical, toutes les Sûretés de wilaya sont dotées d’un centre médicosocial, où on trouve des médecins généralistes, des dentistes, des psychologues et des assistantes sociales, dans l’unique but de prendre en charge les policiers en activité, en retraite et leurs ayants droit. Cette couverture médicale est confortée au plan central par la clinique les Glycines et ses annexes à travers une prise en charge médicale pluridisciplinaire avec toute la célérité requise. En abordant les conditions socioprofessionnelles du policier qui accomplit des missions difficiles au quotidien, le malaise dans la corporation de la police est-il justifié ?
Il n’y a pas de malaise au sein de la DGSN. Nous vivons, à l’instar de tous les Algériens, les préoccupations de la société algérienne. Au plan socioprofessionnel, les policiers, aussi bien ceux qui sont en activité qu’en retraite, leurs ayants droit ainsi que les familles des policiers décédés, bénéficient d’une assistance sociale à l’effet d’améliorer leurs conditions de travail, de vie et de bien-être. Cette assistance se traduit par l’existence de cellules d’écoute à même de transmettre leurs doléances. Du reste, cette prise en charge se développe de façon progressive d’année en année par des mesures pragmatiques telles que la création de structures d’accueil et d’hébergement, communément appelées “célibatoriums” destinées aux jeunes recrues célibataires, dotées de salle de sports, de bibliothèques et de salles de jeux éducatifs, de détente et de société. Au plan sportif, une multitude de moyens est mise à la disposition du policier pour la pratique du sport, obligatoire en premier lieu pour une meilleure condition physique du fait qu’elle compte en notations annuelles, facultative ensuite au titre des performances de masse ou d’élite sous l’égide de l’association sportive de la Sûreté nationale et du bureau central des sports conçus à cette effet. 
Au plan culturel et de loisirs, la DGSN a développé une stratégie tous azimuts dans ce domaine, notamment les centres de repos implantés dans le cadre d’un découpage géographique régional, l’organisation de sessions annuelles de colonies de vacances pour les enfants et de détente des policiers en service au sud et extrême sud du pays où au terme d’opérations spécifiques de maintien de l’ordre ou de lutte soutenue contre le terrorisme ou toute autre forme de criminalité, de jour comme de nuit. C’est vous dire tous les efforts consentis par la corporation afin de résorber toutes sortes de malaises et encore moins de démotivation. Qu’en est-il du salaire du policier aujourd’hui ?
La corporation policière est issue du peuple et s’inscrit dans le régime général au plan de la gestion des carrières professionnelles, bien que la particularité du métier hisse cette corporation à des avantages indemnitaires spécifiques, en rapport avec les contraintes du travail posté et des dangers auxquels le policier est exposé au quotidien au risque même de sa vie. Toujours est-il que l’élaboration du nouveau statut renferme toute une série de mesures à l’avantage du policier, dont la carrière professionnelle est prise en considération de façon particulière, comme a été précisé plus haut par rapport à la spécificité du métier de policier.

L’autre souci incontestable du policier reste un toit. Comment peut-il accéder au logement et comment se présente le système de logement, célibatorium et logement de fonction ? 
Le patrimoine immobilier est composé de plusieurs cités de police implantées dans toutes les wilayas du pays. Et tout à l’honneur de la DGSN, qui n’a pas cessé d’accorder à ce volet une attention toute particulière, notamment par la mise à la disposition d’un nombre considérable de son personnel, tous grades confondus, des logements de fonction, non sans continuer à en réaliser d’année en année. 
Les policiers intéressés par l’acquisition d’un logement ne sont pas en reste de cette multitude de mesures bienveillantes. Ils bénéficient de ce fait de l’assistance qui leur est offerte par le SCSASS pour s’inscrire dans la formule dite de logement social participatif (LSP) avec accession à la propriété. Cette procédure mise en place par le SCSASS dès 1998 a connu des résultats probants, confortés par l’élaboration de conventions DGSN/ministère de l’Habitat.
À ce titre, les OPGI ont été mis à contribution au niveau de plusieurs wilayas du pays par la réalisation de 9 930 logements répartis à travers 30 projets, en sus de 5 000 logements présentement en cours. Dans ce contexte, le SCSASS accompagne cette démarche au profit du bénéficiaire par l’octroi d’une aide financière de l’ordre de 100 000 DA et d’une assistance d’ordre administratif, en sus de celle de l’État, par le biais de la Caisse nationale du logement, qui s’élève à 700 000 DA. Quant à la différence par rapport au coût définitif du logement mis en vente, elle résultera d’un prêt bancaire au titre de l’apport personnel de l’acquéreur. À ce sujet précis, il faut signaler qu’à Sétif, Sidi Bel-Abbès, Mahelma et Skikda, les programmes LSP, initiés par le SCSASS, ont été réceptionnés et bien d’autres projets ont connu un début d’exécution. S’agissant de la santé, est-ce qu’on peut dire que la police aura bientôt son hôpital central, à l’image de celui de l’armée à Aïn Naâdja ?
 À ce titre, il faut savoir que la DGSN dispose de la clinique les Glycines aux multiples activités médicales pluridisciplinaires avec une capacité d’accueil de 110 lits, dans l’attente d’une extension, non moins importante, de la prise en charge médicale des personnels et leurs ayants droit à travers la création de l’hôpital central, dont les démarches à différents stades sont à un point de non-retour et sera réalisé dans un proche avenir sur une assiette de terrain adéquate à Draria Dûment agréé par l’État, l’établissement considéré disposera d’une capacité d’accueil de 240 lits avec un plateau technique de pointe à la hauteur de l’exigence de la médecine pluridisciplinaire en prime des spécialités approfondies en rapport avec la spécificité du métier du policier. Qui dit santé, dit aussi santé mentale. À ce propos, que peut-on dire des cas de suicide enregistrés ? Sont-ils un épiphénomène ou un fléau ?
En parallèle, la prise en charge psychologique de l’ensemble des personnels est assurée convenablement et de façon à la fois progressive et continue, si l’on tient compte, un tant soit peu, du progrès réalisé dans ce domaine depuis 1996 avec, au total, 10 psychologues, toutes disciplines confondues, en charge de gérer une population de près de 80 000 personnes, alors que présentement, l’institution compte plus de 200 psychologues.
L’efficacité de cette prise en charge psychologique a donné des résultats plus que probants, notamment en milieu actif de lutte contre la criminalité et le maintien de l’ordre, tel que les BMPJ et les unités républicaines de sécurité et d’autres services de voie publique, au niveau desquels tout surmenage dû au volume de travail est aussitôt décelé et, partant, traité dans les formes et conditions qu’il convient de lui accorder, dans l’unique but d’éviter un éventuel acte fatal, quand bien même isolé dans le pire des cas, comme vous le dites, “le suicide”, au nombre très insignifiant statistiquement diagnostiqué, découle de facteurs exogènes à la corporation, d’où la nécessité d’avoir recours à une sélection absolue dans le recrutement.  Et les cas de suicide enregistrés ces derniers temps et dont la presse a fait écho ?
Il est certain que ces actes, souvent imprévisibles, n’épargnent aucune personne sujette à un travail qui demande beaucoup de sacrifice et de disponibilité. Aussi, l’on considère à juste titre tout symptôme du genre qui est aussitôt pris en charge, mais qui n’est pas une préoccupation alarmante compte tenu du nombre insignifiant et par conséquent ne donnant lieu à aucune évaluation. La corporation de la police a enregistré le plus de victimes et de blessés durant la décennie 1990. Pouvez-vous nous dresser la situation chiffrée de la prise en charge des victimes ?
Il est vrai que la corporation de la police a payé un lourd tribut en vies humaines victimes du devoir dans la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, qui a engendré dans son sillage un nombre considérable de veuves, d’orphelins et de handicapés.
Cette frange de la population est prise en charge aux plans médical, social et psychologique dans le cadre d’une assistance illimitée, quand bien même l’on enregistre certaines réclamations dues bien souvent à des méconnaissances des procédures et démarches en direction des administrations concernées.  Ceci dit, la DGSN ne lésine sur aucun moyen pour répondre favorablement à toutes sortes de sollicitations émanant de cette catégorie de personnes. Telle est la devise de la DGSN. Combien a coûté la facture de la prise en charge des blessés ?
La santé n’a pas de prix, d’autant plus que la DGSN ne s’en tient pas à ce genre de considération, à plus forte raison quand il y a participation de l’État, par le biais des caisses de Sécurité sociale. Pour conclure, quelle est la place de la pratique du sport dans la politique de la DGSN ? 
Il existe au sein de la corporation de la police une charte de la pratique du sport. C’est dire toute l’importance accordée à cette activité, scindée, comme précisé plus haut, en plusieurs types de sports, d’endurance, de self-défense, de masse, de performance et d’élite, pour lesquels différentes structures immobilières adéquates ont été construites, à l’instar de plusieurs autres en cours de réalisation dans l’unique but de promouvoir et développer la pratique du sport. Un mot sur les moyens de récupération ?
Il faut savoir que de façon périodique, le SCSASS organise en sous-traitance des séjours d’agrément au profit des personnels en guise de récupération, de détente et de loisirs, notamment au terme des périodes marquées par des missions de maintien d’ordre accentuées par une disponibilité accrue et une modélisation d’importants nombres d’effectifs. Ces mesures sont également prises en faveur des personnels en poste, au sud et à l’extrême sud du pays.


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