Chaou, Chaouli et Hamidou en ouverture de Layali Ramadhan 2011

Trois grosses pointures de la chanson algérienne, en l'occurrence Addelkader Chaou, Nacerddine Chaouli et Hamidou ont animé, lundi après le f'tour, au Théâtre de verdure, la première soirée de «Layali Ramadhan 2011», organisées par l'Etablissement Arts et Culture. Une atmosphère familiale et surtout festive a vite fait de plonger le public, venu très nombreux, dans l'ambiance des qaâdate zman ou d'antan.
La soirée d'ouverture a été superbement animée par ces trois stars de la scène algérienne dans un décor parfumé de la rosée de la musique arabo-andalouse et de la fraîcheur de la chanson chaabie. Dès l'accès aux gradins du Théâtre de verdure, le public s'est retrouvé happé par un décor lumineux, au c'ur d'un beau jardin andalou et d'une scène rehaussée par la présence de grands artistes de la trempe d'Addelkader Chaou, Nacerddine Chaouli et Hamidou, accompagnés par un orchestre chevronné. La soirée a commencé avec quelques minutes de retard. Nacereddine Chaouli est le premier à monter sur scène, sous un tonnerre d'applaudissements. Après avoir salué le public, il entame son tour de chant par un extraordinaire istikhbar exécuté de sa voix émouvante, une pièce musicale décrivant les valeurs de notre prophète Mohamed (QSSSL). Suivront d'autres titres, connus du public que ce dernier n'hésitera pas à reprendre en ch'ur, à l'image de Bi Salat 3la Mohamed Bi tani hada Nidam. Oua Rida wa Dayem El Mouabad 3la el souhaba Ali El Kiram, Ah Ya Dakhil Fi 3youn Soud 3la Ahl Malek El Djoud, ou encore Fi Ouahran Sakna Ghezali et Ouadhat Kalbi Mekoui wa li Britou Djafani, Armani Bchfar 3aynih wala Danitou Yenssani, pour ne citer que celles-là. Après avoir fait danser les présents, Chaouli quittera la scène pour laisser place à Hamidou. Ce dernier, en reprenant quelques-uns de ses plus célèbres titres, en arabe, en kabyle et même en français a enchanté l'auditoire du Théâtre de verdure. Si, en effet, son gracieux istikhbar Sobhan men Chak wa 3tak el Djamal wa Sinek mafkoud 'Houbek wa allah ni3m El Mout3an laisse sans voix, le cokhtail de chansons dédiées à l'amour, comme Houbak sakan fi Dwakhli' Djmi3 Men 3chik fi Djmalak Yassal ou Ma na3rafch Ana Sghayer, qui s'en est suivi en a décollé plus d'un de son siège. Abdelkader Chaou, l'un des maîtres de la chanson chaâbie, sera le dernier à assurer le spectacle en cette belle soirée. Attendu par l'assistance, il sera fort applaudi. Le chanteur entame sa prestation de sa voie mélodieuse par un florilège de chansons comme Ya Rassoul Ellah, Ya moulay, 3achki wa gherami et Kolt la ghezali zourni sa3a fi nhar. Par ce riche répertoire, Abdelkader Chaou a finalement achevé d'aiguiser l'appétit d'un public amateur de cette belle musique, en lui offrant un spectacle de qualité sur lequel des couleurs et des sons se sont croisés sur la scène du théâtre. La surprise, en fin de soirée, était pour le public un peu comme la cerise sur le gâteau, avec l'apparition des trois artistes ensemble sur la scène pour un b'uf, qui fera le bonheur d'une assistance qui est restée en forme jusqu'à 2h du matin. A travers ce florilège, ils ont encore une fois montré combien la chanson algérienne était riche, de par ses textes, ses rythmes et ses sonorités. Une soirée mémorable que nous espérons voir se répéter tout au long de ce mois sacré.