Algérie

Chantiers interminables, dépôts de remblais, manques de services...: Les tares du nouveau pôle urbain de Belgaïd



Le pôle urbain de Belgaïd revient en boucle dans l'agenda des pouvoirs publics locaux. Opération de relogement, remise de clés, visite de chantiers, plan d'aménagement, remise en état du site, opération de boisement... Mais pourquoi cette fixation sur Belgaïd ' Réponse crue : pour éviter le cas Ali Mendjli.La nouvelle méga-cité, en devenir, qui doit son toponyme au village auquel elle est venue se greffer polarise, certes, l'attention de la chefferie de l'Exécutif et occupe une place de choix au premier plan de sa stratégie de développement de la ville. Cela repose en fait sur une approche simple : tirer leçon des erreurs. Avec comme exemple à ne pas suivre, le cas de la ville nouvelle de Ali Mendjli, érigée sur le plateau de Aïn El-Bey à 12 km du centre de Constantine.
Tout est, en effet, affaire de début, de base de départ. Si les habitants sont installés dans une cité-dortoir, un milieu désagréable, où le mal-vivre aura vite raison de la joie éphémère du toit neuf, ils prendront de mauvais plis. A jamais. Et les petites tares laissées en place dans la précipitation de désencombrer la ville-mère (en matière de viabilisation, aménagement, réseaux d'alimentation, services publics, sécurité, santé, hygiène, transport, structures d'accompagnement...) se superposeront et s'entasseront, au fil des ans, pour se muer en gros maux de tête et autres effets morbides, puis enfin en endémie incurable. Tous les traitements « posteriori », locaux comme gouvernementaux, programme de mise à niveau doté de 2.000 milliards compris, ayant ciblé la ville de Ali Mendli, nouveau noyau de fixation des habitants du grand groupement constantinois, se sont avérés un emplâtre sur une jambe de bois. L'échec est à rechercher plus dans le début de l'édification que dans la conception et la planification de ce grand pôle urbain, de plus de 1.500 ha et plus de 400.000 habitants. Tirant leçon donc, entre autres, de cette expérience située de l'autre bout du Nord, la wilaya d'Oran veut réussir son nouveau pôle urbain de Belgaïd, tout comme ceux, d'ailleurs, de Oued Tlélat et Aïn El Beïda-Misserghine. L'homme étant le produit de son milieu. L'environnement qui se mettra en place à Belgaïd façonnera, inévitablement, les caractères sociologiques de ceux qui la peupleront, indépendamment des différentes strates socioprofessionnelles dont cette population est issue. Aux responsables publics, donc, de mettre en place une cité qui réunit toutes les commodités nécessaires aux habitants concernés de s'organiser et de préserver leur cadre de vie, pour un vivre-ensemble civilisé et en communion.
Chantiers BTPH : on plie ses bagages et on oublie de faire le ménage
Il faut dire que sur place, à un jet de pierre des blocs fraîchement peints et déjà peuplés (ou qui le seront sous peu), subsistent des monticules de débris de roche, remblais et déblais jonchant le sol et offrent un paysage contraste : d'un côté, des bâtiments neufs avec un début d'émergence de commerces et d'agences de services, et de l'autre, un gros dépôt à ciel ouvert de terre excédentaire post-chantier. Un état de fait qui crève les yeux et auquel il va falloir remédier au plus vite car il ne sert à rien de se poser la question «qui a fait quoi '» (ou plutôt qui n'a pas fait quoi') et ce, le cas échéant, au moyen d'une action d'enlèvement et d'évacuation, confiée à l'OPGI, la DUC et le DEP, suivie, coup sur coup, par une opération de boisement à la charge de l'EPIC Oran vert.
Il est vrai, par ailleurs, que les tâtonnements et les évolutions au compte-gouttes des chantiers, à l'image de ceux de 154 et 197 LPA, deviennent extrêmement exaspérants lorsqu'on y ajoute une couche de négligence par rapport à la mise en forme, à plus forte raison que le périmètre grouille de vie à présent, suite à plusieurs vagues de relogements. Si, par ailleurs, le collectif des résidents doit assumer pleinement son rôle de syndic et gardien du temple, cela n'exempte pas pour autant l'OPGI, tout particulièrement, de sa mission post-livraison. A commencer par la question des locaux à usage commercial et administratif. Rien que pour ce lot de 182 unités, l'Office a eu à vendre par adjudication 66 locaux commerciaux et 44 bureaux administratifs et de services.
Or, il ne suffit pas d'accomplir cette transaction. Ce n'est pas le but. La finalité est dans la création de services publics et d'activités commerciales sédentaires de proximité, de sorte que les habitants aient tout ce qu'il faut, dans leur petit centre urbain.


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