Peut-être plus que n'importe quelle autre région, la zone comprise entre
le rond-point de Canastel et la commune de Belgaïd, quelques kilomètres plus loin à l'est de la wilaya,
symbolise la fièvre de la construction qui, depuis une dizaine d'années, s'est
emparée d'Oran, et plus particulièrement de la daïra de Bir
El Djir.
Aux quatre coins de la commune, ce ne sont que nouvelles cités en voie
d'achèvement, chantiers de construction divers, grands terrains vierges ou
carcasses de maisons particulières, abandonnées avant d'être achevées. «Les
Etats-Unis ont eu leur conquête de l'Ouest, nous avons notre conquête vers
l'Est», se plaît à répéter l'un des habitants du quartier dit de «la Poste», la cinquantaine bien
entamée, en évoquant les nouvelles maisons qui éclosent un peu partout, la
poussière qui s'incruste dans les foyers, les routes défoncées qui se
transforment en piscines par temps de pluies, les nombreux magasins dédiés à la
constructions ou au bricolage, les cafés et les gargotiers, voire même une
certaine rusticité dans les comportements.
«Dans quelques années, Belgaïd deviendra une
région moderne, très prisée par les Oranais», annonce-t-il en rappelant les
nombreuses cités en construction et les projets structurants déjà réceptionnés (comme
le pôle universitaire) ou dont la réalisation est annoncée pour les prochaines
années comme le stade olympique, le parc technologique… Mais pour l'instant, Belgaïd reste un vaste chantier où beaucoup de choses
restent encore à faire, y compris pour des quartiers qui ont dix ans d'âge mais
pas encore le bitume ni l'éclairage public, un réseau d'alimentation en eau
potable mais une distribution irrégulière, des écoles qui souffrent toujours de
la surpopulation, un transport public déréglé et des transporteurs clandestins
reconnaissables à leurs coups de phares racoleurs dès les premières heures de
la matinée. «Tant que les routes ne sont pas bitumées et que les habitations ne
sont pas achevées, nous aurons toujours l'impression de vivre dans un hameau», estime
le quinquagénaire en tendant l'indexe en direction d'une hideuse bâtisse de
deux étages que le propriétaire a abandonnée aux quatre vents, érigée à côté
d'une autre habitation, tout aussi affreuse et non encore achevée, également
délaissée : «Les gens sont venus, ont commencé à construire et ont brusquement
disparu en laissant le tout en l'état», déplore encore notre interlocuteur. Cette
situation risque cependant d'évoluer en raison de la loi sur la mise en
conformité des constructions et leur achèvement qui doit entrer dans la phase
sanction dès 2013. En tout cas, cela présage de certains remous dès l'année
prochaine si les concernés persistent dans leur refus de se mettre en
conformité et si les pouvoirs publics n'accordent pas de délais.
Tout le monde s'accorde à le reconnaître toutefois, il fait bon vivre
dans cette région qui ne connaît pas encore (ou très rarement) les embouteillages,
les nuisances sonores, les altercations que la majorité des Oranais vivent au
quotidien dans les autres quartiers et tout le stress que cela engendre. Et, par
beau temps, de nombreux joggeurs n'hésitent pas à profiter des grands espaces
pour s'aérer la tête et se débarrasser des toxines accumulées tout au long de
la journée. Et, ce qui ne gâche rien, Belgaïd se
trouve à proximité de nombreuses voies d'accès - comme la rocade sud qui permet
de quitter la wilaya sans passer par la ville - et à cinq minutes à peine de la
corniche forestière encore vierge qui mène vers Kristel
et ses plages.
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Posté Le : 20/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Nadir
Source : www.lequotidien-oran.com