Algérie

Chantiers à l'arrêt et faible consommation des budgets TIZI OUZOU



Chantiers à l'arrêt et faible consommation des budgets                                    TIZI OUZOU
Il n'y a pas plus triste qu'un chantier à l'arrêt
Finalement, il ne suffit pas d'inscrire des projets. Il faut surtout les réaliser. La wilaya de Tizi Ouzou souffre justement de cette problématique depuis plusieurs années. Beaucoup de projets concernant tous les secteurs sont encore non lancés ou à l'arrêt. Les causes aussi sont diverses. Pour illustrer l'ampleur du désastre, deux rappels semblent indispensables.
En 1984, la wilaya a bénéficié de 12 zones d'activité. Aujourd'hui, deux seulement sont fonctionnelles à Draâ Ben Khedda et à Oued Aïssi. Leur objectif principal était d'offrir des espaces viabilisés pour des investissements qui allaient accueillir quelque 947 projets dans divers créneaux économiques. Les pouvoirs publics misaient sur ces zones pour créer 8 222 emplois. Aujourd'hui, les dix autres sont à l'abandon. Les communes n'ont pas profité de leur exploitation. Sur un autre registre, la paralysie actuelle devient encore plus évidente quand on s'aperçoit que certains secteurs n'arrivent même pas à consommer les budgets qui leur sont alloués. Sur les 48,7 milliards de dinars alloués pour la wilaya de Tizi Ouzou pour les deux précédents exercices, seulement 1,19 milliard de dinars ont été dépensés, soit un taux insignifiant de 2,45% de consommation. Certaines directions de quelques secteurs affichaient le record de consommation de 0%. Un exploit dans l'inertie. Cela sans parler des enveloppes des projets d'infrastructures allouées par l'Etat dans le cadre du deuxième programme quinquennal (2005- 2009) afin de remettre à niveau la wilaya de Tizi Ouzou qui accusait un grand retard causé essentiellement par les événements qui sont survenus en 2001.
Ces deux constats montrent sans équivoque l'état alarmant de la situation socioéconomique engendrée par ce marasme et prouvent également l'importance de la réalisation de ces projets pour la relance de la machine économique locale. Tous les secteurs bénéficient d'importantes enveloppes budgétaires en mesure de hisser la wilaya de Tizi Ouzou au même rang que les autres. A cet effet justement, le wali Abdelkader Bouazghi, a affirmé lors d'un conseil de wilaya qui s'est tenu fin mai 2012, qu'une demande a été formulée au ministère des Finances pour l'octroi d'un budget de 66,8 milliards de dinars en 2013 dont une enveloppe de 14,6 milliards de dinars réservée à la réalisation et l'achèvement des projets bloqués. Il en va ainsi du projet des 80 000 logements inscrits et qui demeurent encore à la traîne.
Par ailleurs, l'ampleur de cette catastrophe ne devrait occulter les responsabilités. Car, au-delà des chiffres, les réalités sur le terrain ne sont pas meilleures. Les élus, eux, affirment qu'ils ont les mains liées par le Code communal qui les a dépourvus de toutes les prérogatives à même de leur permettre d'influer sur le cours des choses. Livrés à la vindicte, les P/APC affrontent l'opposition de certains citoyens dans les cas de grandes difficultés. L'absence de la force publique rend la décision des maires inapplicable et sans effet. Cause pour laquelle, plusieurs projets de routes, d'alimentation en eau potable, gaz de ville et constructions de logements sont abandonnés. Deux exemples de cas démontrent clairement l'étendue de la gravité du phénomène des oppositions quand il se trouve renforcé par l'absence de la force publique. Le flanc Nord de la wilaya de Tizi Ouzou est resté depuis l'indépendance mal servi par le réseau d'électricité. Les chutes de tension, les coupures incessantes et autres tracasseries sont dues à l'opposition d'un citoyen, qui date de 1984, au niveau de Tala Athmane. Le citoyen s'opposait à l'installation d'un transformateur sur ses terres. Il aura fallu 30 ans pour lever l'obstacle.
Longtemps, la ville littorale de Tigzirt, à vocation touristique, est restée non alimentée en eau potable à cause de l'opposition d'un citoyen refusant de voir le réseau traverser ses terres. Les élus locaux, sans force publique pour faire appliquer les décisions de justice, sont restés impuissants.


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